Icepick
(Violent Epiphany
)

Vous vous souvenez sûrement des penchants « attachant » de Sharon Stone dans Basic Instinct ? Et bien Icepick aurait pue en être une bande originale parfaite. (Réfléchissez un peu concernant le lien entre les 2, c’est facile... )
Icepick est un projet rondement menée depuis assez longtemps, par les mains de maîtres des 2 hyperactifs artistiques que sont Jamey Jasta (Hatebreed) et Lord Ezec (aka Danny Diablo, Ex-Skarhead, Ex-Crown Of Thornz), et dont le nom provient vraissemblablement du premier morceau de l’album « Mentally Vexed » de Crown Of Thornz...
Ce Icepick a donc de vrais airs de all-star band du hardcore outre-atlantique. Avec un line-up complété par Zeuss (Pushbutton Warfare) et par Franck Novinec (Ex- Ringworm, Ex-Integrity, Ex-Terror et actuel Hatebreed - mais qui ne joue par sur l’album - ), le combo semble bien décidé à prouver que les réunions de « Stars » ne sont pas forcément synonyme d’échec cuisant.
Energie, intensité et rage sont ici les maîtres-mots et ingrédients que nos lascars ont mie dans cette galette. Et de surcroît, avec un titre comme « Violent Epiphany », il était clair que la dentelle du Puy-en-Velay n’avait pas vraiment sa place. Jamey et Danny crachent leurs tripes dans le même micro et s’avèrent être d’une complémentarité parfaite, en se renvoyant la balle de manière exemplaire. Icepick nous assène 11 bombes de pure New-York Hardcore new-school, sans pour autant oublier leurs autres influences, qu’elles soient old-school, metal (avec quelques petits solos pas dégueux, ni dénoués d’intérêt) ou encore hip-hop. Car effectivement, Hardcore et Hip Hop se montrent à mes yeux de plus en plus étroitement liés. Danny l’a d’ailleurs compris depuis bien longtemps et se trouve depuis belle lurette aux frontières des deux styles. N’allez tout de même pas vous imaginer entendre Cypress Hill ou House Of Pain lorsque vous enfournerez « Violent Epiphany » dans votre platine. Bien que l’ombre planante d’un Biohazard se fasse souvent ressentir, on reste scotché du début à la fin par les rythmiques de batterie plombées, les riffs tranchants et les chants hargneux de nos 2 amis. Et comme si cela ne suffisait pas, la troupe s’est fendue de quelques invitations artistiques qui ajoutent LE truc qui fait de cet album quelque chose d’encore plus spécial. Imaginez le tableau : vous prenez un titre qui à la base terrasse les tronches, en l’occurrence « Real Recognizes Real », et vous lui ajouté quelques paires d’invités assez prestigieux, comme Pete Morcey de 100 Demons, Paul Bearer de Dropkick Murphys, Al Barr de Sheer Terror, Freddy Cricien de Madball, Roger Miret d’Agnostic Front, sans oublier, le fameux Ice-T qui a délaissé les plateaux télé de « New-York Unité Spécial » afin de se fendre de quelques « Motherfucker » et « Bitch » classiques, tout au long du titre. Ce morceau en devient donc un véritable hymne hardcore, un incontournable du genre ! Mais les claques et véritables « tubes » sont nombreux sur « Violent Epiphany ». Pour en être convaincu, venez simplement prendre votre dose de brutalité avec le rugissant « Onward To Victory », le virulent « Nothing Without Loyalty », l’écrasant « Born to Crush You », ou encore « Show Of Force » et ses faux airs de Pantera, et le très Slayerien « Devotion Measure Strength » et ses relents « Hell Awaits »...
Le seul bémol que j’émettrai à l’encontre de ce « Violent Epiphany » est à mettre au crédit de l’ami Jamey, qui malgré des capacités vocales impressionnantes, ne possède malheureusement qu’une corde à son arc, à savoir un chant braillé de manière similaire que ce soit avec Icepick, avec Hatebreed ou lors des divers featuring qu’il a pu faire (Necro, Sepultura, Terror...). Mais peut-on vraiment lui en tenir rigueur ? Rien n’est moins sûr quand on voit le boulot que l’homme accomplit au jour le jour pour faire vivre, et faire évoluer cette scène qui nous ait si chère. A bon entendeur...
Pour en revenir à la phrase d’introduction de cette chronique, et avec un peu plus de recul, je me rends vite compte que « Violent Epiphany » n’a vraiment en commun, avec Basic Instinct, que cette histoire de « Icepick ». La boucherie est telle, que mettre la musique d’Icepick sur le cultisme film de Paul Verhoeven aurait finalement eu des airs de Lordi illustrant les épisodes de la 2ème saison des « Aventures de Candy ».
Appuyé par une prod. impeccable signée Zeuss, cet album est ma première bonne surprise, voir révélation de l’année 2006. Une putain de claque à ranger sur le haut de votre pile de cd consacrée aux classiques « All-Star Gang Bang » du genre, comme Ragmen, Ironbound ou Hazen Street.

Kronik Manu

 

Icepick : Interview - Tattoos


Label : Stillborn Records

Site : www.icepickhardcore.com



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