ISIS
(
Oceanic - Remixes & Reinterprétations
)

Chroniquer " Oceanic : Remixes / Reinterpretations " ; ce nouveau ISIS n'est pas chose simple. Déjà que chroniquer un album d'ISIS ce n'est pas simple, quand il s'agit de remix fait par pleins de gens, 13 morceaux, c'est encore moins évident.
L'intérêt d'un remix réside avant tout dans l'interprétation des morceaux, je me suis donc intéressé aux différents remixeurs, qui pour la plupart m'étaient inconnus. Enfin un véritable travail journalistique de recherche pour comprendre l'univers de chacun et voir si dans " Oceanic : Remixes / Réinterprétations " ils donnent le meilleur d'eux-mêmes. La plupart des gens sont issus de la music dite " electronik ", milieu que je ne connais pas du tout, les puristes m'en voudront sûrement pour la suite.


Alors tout commence avec le premier Cd (normal) :
Christian Fennesz petit génie de l'éléctronik music art. C'est un roi de la composition, la figure emblématique de la scène electro autrichienne des années 90. Il a créé autant en musique dite simple, que pour de l'accompagnement de spectacle de danse, théâtre ou bien le cinéma.
Il s'attaque à " Weight " en une intro très progressive, on dirait qu'il nous manque l'image, tellement on est proche d'un fond musical de documentaire. L'intro parfaite pour "False Light (Carry Edit)" où Ayal Naor et Maria Christopher du groupe 27 s'amusent entre douceur et violence à nous transmettre toute la mélancolie et la noirceur du morceau. " Hym " quant à elle est reprit par le touche à tout Thomas Köner qui s'adonne autant au cinéma (réalisateur) qu'en musique avec son projet nommé Zyklop. Là c'est encore autre chose, ça devient une nappe sonique, pleine de sons industriels au possible… une intro dure et pleine de contraste pour " The Other " reprise de James Plotkin guitariste arrangeur autre touche à tout, qui a collaboré avec de multiples groupes. Il exploite à la perfection les silences donnant ainsi une nouvelle dimension, et pour ainsi dire le véritable décollage du cd. Pour info, son dernier projet solo se nomme Phantomsmasher. " Carry " (First Version) Attention l'electonik c'est son truc, Tim Hecker, (dernier album " Mirage " sortit chez Alien 8 Records), un canadien déjanté, spécialiste en musiques sombres aux accents industriels donne dans un nouvelle interlude, semblable à une bande son à la " Baraka " de Dead Can Dance. On aurait pu penser que Carry n'était pas fini tellement le début de ce " Maritime " par Teledubgnosis groupe fondé par Ted Parsons (ancien batteur de Prong) jouant dans le registre dub-rock, reste dans la lignée. Ce n'est qu'en milieu de morceau que les spécialistes des beats lents aux ambiances lourdes donne ici un éventail de leurs capacités. (dernier album "Magnetic Learning Center"). On y retourne, " Maritime ", par Mike Patton, que l'on ne présente plus, non pas le général, le Patton de Fantomas et Tomahawk, spécialiste des albums featuring, Dillinger...etc, le dernier en date avec Executioners, l'ambiance est plus légère et fortement teinté asiatique, Björk où es-tu, à non c'est du Isis-Patton… Une sympathique métamorphose en tout cas…


Deuxième CD :

Voici " The Beginning and the End " par Venetian Snares ou Aaron Funk pour le nom du génie de la composition qui ce cache sous les machines rutilantes de Venetian Snares. Plus aérien que jamais une version très raffinée mélangeant beat jazz et funk dans le style de leur dernier album " Rossz Csillag Allat Született ". Voici le retour de Tim Hecker, encore lui, " Carry " (Second Version), même morceau, tu persistes jeune homme, une version plus électrique, moins planante, mais toute aussi intéressante, en voilà un qui ne savait pas choisir entre ses deux essais. Une bonne transition pour " False Light " par The Oktopus, plus connu comme le spécialiste des samples chez " MC Dälek " n'est autre qu' Alap Momin, producteur et sampler de renom, ayant collaboré en autre sur " Faust " (Versus Dälek), " Dahlia Seed ", et " Dälek " bien sûr, avec son studio fétiche Sweetwood Sound Studios où il a notamment produit Rye Coalition, The Van Pelt, Hellbender, Andrew Spencer, Burnt By The Sun.etc. On n'est dans l'ambiance noire et profond, ne nous réveillez pas. On notera une vocalise sampler genre " Time of a new machine " de Fear Factory sur un beat à la Bahaus, perso, moi j'aime bien. "Carry" Like I Will Love Her Forever? (Fuckin Die!!!) par Du Speed ranch ou le phénomène de l'underground londonien Dj au mix sauvage, enfant terrible de l'agression sonore, généralement accompagné de son fidèle acolyte Janski Noise, ici je ne sais pas, mais le résultat est détonnant, entre violence et douceur. " From Sinking, To " Drowning - Destructo Swarmbots : long interlude de sons déstructurés, bizarre pour tout vous dire car tellement vide d'émotions, pour ceux que ça intéressent leur dernier album c'est "The Mountain EP". De nouveau " Hym " par JK Broadrick, membre fondateur de Godflesh, désormais chef de file de JESU, son univers mystique enfin dévoilé au grand jour, gavé de sonorités hypnotiques, un côté très religieux bien loin de son style lourd et oppressant. Vous allez croire que c'est une fixation mais la encore les vocalises perchées me font penser à du " Demanufacture "…

Pour conclure c'est assez spectaculaire, loin de tout ce que l'on peut imaginer. Je pense qu'il faut beaucoup de recul pour vraiment ce mettre dans ce cd de remixes. Le plus intéressant pour moi est le travail de cohésion qui a été fait pour pouvoir structurer cet ensemble d'une façon cohérente sans perdre l'auditeur.

Kronik O.S.

ISIS :

Label : Hydrahead Records

Site Web : http://www.sgnl05.com



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