Machine Head
(
The Blackening
)


“The Blackening” est le 6ème album de Machine Head et comme à son habitude, lors des mois et des semaines qui ont précédés sa sortie, l’ami Rob y est allé de ses phrases choques concernant ce nouveau bébé, en osant même dire que cet album serait “le Master Of Puppets des années 2000”... Rendez-vous compte ? Aller dire que son propre album est de la trempe d’un tel bijou qui a su traverser 2 décennies sans (presque) prendre de rides, un album qui fait l’unanimité depuis plus de 20 ans chez musiciens et mélomanes lambda...
Et il est clair d’entrée avec un tel nom d’album et une cover telle que celle-ci que la bande à Robb a voulu nous plonger dans une atmosphère très proche du 3ème album de Metallica, une ambiance très sombre, très malsaine, voir très glauque. Et c’est par ailleurs sans surprise, fidèle à ses propos, que nous retrouvons sur ce disque, 8 compositions, toutes dans un format assez long, 3 titres dépassant les 10 minutes quand même ! (Comme “Master... ”, comme c’est bizarre...).
Et la surprise arrive en enfournant la galette dans le lecteur, voilà mon premier constat à l’issu d’une première écoute : “Mais qu’est ce que c’est que ce disque ? Je ne comprends rien à rien ! A peine une écoute, me voilà déjà fatigué !”
Une déception ? Oh que oui putain de merde ! Surtout lorsqu’on est fan de base comme je peux l’être... Vous voyez ? Le genre de mec à acheter tous ce qui sort : singles, vynils, albums dans toutes les versions, même celles sur lesquelles le code barre vari d’un seul chiffre...^^
Et oui déçu aux premiers abords, mais je n’ai jamais aimé rester sur une première impression et me revoilà reparti pour quelques séances d’écoute de “The Blackening” afin d’essayer de comprendre pourquoi ce disque me fait susciter autant de déception et vous l’expliquer. Et donc, après de multiples écoutes, après avoir digéré ces titres assez complexes, bourrés de plein plein de choses, après avoir digéré cette avalanche de riffs qui se succèdent à une vitesse folle, le constat est sans appel. “The Blackening” est une pure bombe mesdames et messieurs ! Putain de merde ! Cet album est une véritable tarte métallique, et j’irai même jusqu’à dire que je n’avais pas entendu un album aussi magnifique depuis... Metallica. Et oui, l’ombre planante des Four Horsemen est définitivement plus que jamais présente et le niveau atteint ici par le gang d’Oakland est tout bonnement impressionnant, que ce soit au niveau de la prestation de groupe mais aussi individuelle. Si en 2001 à la sortie de “Supercharger” on se s'était imaginer réentendre une telle musique de la part de Machine Head, personne n’y aurait cru ! Et pourtant... Même si quelque part “The Blackening” pousse plus loin la démarche entreprise avec “Through The Ashes Of Empire”, il faut bien vous mettre en tête que jamais vous n’aviez entendu cela auparavant de la part de nos 4 lascars. Le Machine Head nouveau n’a strictement rien à voir avec le groupe qu’il a pu être par le passé à aucun moment. Néanmoins on retrouvera toujours beaucoup de ptits gimmick ou de “gri gri” home-made présents sur tous les disques du groupe, mais d’une manière générale, à l’instar d’un Metallica, Machine Head ne nous propose que du neuf, et c’est tellement jouissif et rafraîchissant !
Voilà mon sentiment global sur “The Blackening”, et cependant je ne vais pas rentrer dans une description détaillée de ce que vous entendrez, tout simplement parce que comme je l’ai dit, ce disque est d’une complexité hors-paire et que ça ne rimerait finalement à rien. Autant vous faire votre propre idée par vous-même, et si à la première écoute votre sentiment est égal à celui que j’ai pu avoir en premier lieu, réécoutez-le ! Laissez-lui le temps de la digestion et vous vous rendrez compte que l’on tient là un album monumental, où le défaut n’a ici pas sa place et le terme de “perfection” serait le plus enclin à illustrer “The Blackening”. De là à dire qu’il aura autant d’impact que “Master Of Puppets”, c’est une autre histoire, seul le temps saura nous le dire, mais ce qui est sûr c’est que ce 6ème opus n’a strictement rien à lui envier, ni en terme de brutalité, d’intensité ou de mélodie et aurait même tendance à reléguer énormément de groupes de la nouvelle vague metal à un simple rôle de pion sans saveur ni consistance.
Jamais Machine Head n’a été aussi soudé, cet album est un véritable travail de groupe, mais je tiens quand même à tirer mon chapeau à Robert, qui est tout bonnement hallucinant, car en plus d’être un compositeur de géni, il est un guitariste incroyable, un chanteur hors-pairs sachant se renouveler et se diversifier, un front-man au charisme unique et son travail de producteur est une nouvelle fois magistrale.
“The Blackening” se place d’ores et déjà en bonne place pour le titre d’album de l’année et j’irai même jusqu’à rejoindre Rob en disant que l’on tient peut-être ici notre album metal de la décennie.

Kronik Manu


 

Machine Head :


Label : Roadrunner Records


Site : http://www.machinehead1.com/




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