- I -
Voilà l'album que j'attendais le plus cette année, le
nouveau Madball.
Même si Madball est depuis longtemps un des cinq groupes incontournables
de la scène hardcore, nombreux sont encore ceux qui ne les connaissent
pas encore. Après le monstrueux " Legacy ", qui a marqué
le retour du groupe sous les projecteurs, et montré à
la scène qu'ils méritaient leur renommés, il fallait
un album à la hauteur pour poser la chose de façon définitive.
Voici donc " Infiltrate The System ", le nouveau cru 2007
des Kings of hardcore et ses quatorze titres made in New York.
Je ne vous cache pas qu'en pur fan du groupe, cet album m'a tout d'abord
surpris. Car une fois passé les deux premiers morceaux dans le
pur style Madball, suite logique de " Legacy ", les autres
m'ont intrigué. " Infiltrate The System " est un album
qui alterne du old school bien speed dans le style des premiers Madball,
et des passages plus modernes avec des touches plus métal, plus
proches de " Legacy " ou de certains titres de " Hold
It Down ".
Après de nombreuses écoutes, j'ai pu identifier les évolutions
qui m'ont rendu perplexe au début. C'est la nouvelle structure
des morceaux, avec ses mélanges improbables de styles qui m'a
bloquée. En effet, si on regarde de près la scène
hardcore, on peut définir trois grands " styles " :
les groupes sont, soit old school, soit new school, soit ils vont mixer
des chansons des deux grandes " branches " dans le même
album, comme Madball jusqu'à présent. Et bien pour la
première fois, j'ai l'impression d'écouter avec "
Infiltrate The System " de l'old et de new school dans le même
morceau. Imaginez prendre du " Set It Off " malaxé
au " Legacy ". On ressent la même chose en ce qui concerne
les phrasés de Freddy, qui se mélangent de la même
façon.
En voilà une sacrée évolution !!!! Avoir imbriqué
les deux styles dans une même chanson, c'est ça le cur
d'" Infiltrate The System ", c'est ça qui surprend,
étonne, intrigue au début. On pourrait d'ailleurs qualifier
cet album de " révolutionnaires " pour du Madball,
qui jusqu'à présent avait des morceaux de structures plutôt
très classiques.
Je vous rassure Madball reste Madball, et c'est là que l'on voit
la patte des grands, qui même en variant, savent garder leur âme.
Peut-être même que ce " nouveau style " de hardcore
fera des petits, mais ça, seule la suite nous le dira. Bref,
pour ma part, avec le peu d'objectivité que j'ai sur ce groupe,
j'ai pris un peu de temps, mais ce nouveau Madball m'a finalement conquis.
Pour apprécier " Infiltrate The System ", et c'est
là une nouveauté, il faut une écoute plus attentive,
certes " We The People " et " Infiltrate The System "
vont eux vous scotcher directs, mais les autres morceaux vous demanderons
plus. Alors ne vous laissez pas déstabiliser et prenez du temps
pour découvrir ce nouvel album, il en vaut sacrément la
peine, et vous risqueriez de passer à côté de quelque
chose, que je prévois comme grand.
Kronik
O.S.
- II -
Un
album de Madball est toujours un événement et tout particulièrement
pour notre rédaction. Effectivement, si vous surfez régulièrement
sur le site, vous aurez remarqués le nombre plutôt conséquent
de page qui sont consacrées au gang de la big Apple. C'est donc
avec un plaisir non dissimulé que l'on se frotte à ce
deuxième album depuis le pseudo split de 2001 après la
tournée "Hold I Down". "Infiltrate The System"
fait donc suite au fameux "Legacy" qui avait directement replacé
Madball en haut de la hiérarchie N.Y.H.C, avec un album puissant
et des tournées interminables aux 4 coins du globe. Madball se
devait par conséquent, de frapper un grand un coup pour conserver
son statut et faire face à la nouvelle génération
assoiffée, avec Terror à sa tête. Or, à la
première écoute de "Infiltrate The System",
on reste quelque peu sceptique et dubitatif. On en viendrait à
avoir un sentiment similaire à celui provoqué par les
premières écoutes du "Blackening" de Machine
Head. Ca envoie, c'est certains, ça groove, ça mosh mais
un sentiment bizarre m'envoûte. Après une ouverture sur
les chapeaux de roue avec 2 claques et futurs tubes ("We The People"
et le titre éponyme), on a droit à un "Revolt"
quelque peu différent, avec une structure peu commune désorientant
vraiment l'auditeur. Par la suite, on revient à des choses beaucoup
plus concrètes qui nous ramènent dans le droit chemin,
avec des titres efficaces et qui s'affirment comme de futures boucherie
lors des prochaines prestations du groupe, avec notamment "Liberty
Or Death", "Takeover" ou encore "Stand Up NY".
Freddy est toujours égal à lui-même dans ses vocaux,
brute et rentre dedans, Hoya son fidèle bras droit, reste un
élément incontournable de la section rythmique, tout comme
Rigg Ross derrière ses fûts qui s'avère également
être exemplaire, avec un jeu à la fois lourd, groovy et
plein de feeling. On notera également un travail impeccable sur
les guitares avec une recherche parfaite dans le riff accrocheur qui
tâche mais qui fait danser. Mitts reste donc cette machine à
riffs implacable et s'affirme plus que jamais comme le remplaçant
adéquat à Matt Henderson, le guitariste hardcore par excellence.
Au final, après plusieurs écoutes, on apprivoise cet album
qui se révèle être une suite somme toute logique
à "Legacy", et s'inscrit logiquement comme le dernier
chapitre discographique de la bande à Freddy, en restant fidèle
à ses racines old-school, sans pour autant oublier ses influences
plus métalliques.
Madball ne stagne pas, ne se complait pas dans la facilité et
n'a toujours pas vendu son âme au diable, contrairement à
ce que certains peuvent penser. Avec "Infiltrate The System",
Madball a su évoluer naturellement, tout en restant incisif et
efficace.
J'en ai douté pendant un bon moment, mais il ne fait aujourd'hui
plus aucun doute sur la force de cet album, qui s'inscrit vraiment comme
incontournable pour les amateurs du genre.
Kronik
Manu
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