Impossible, à moins d'avoir vécu dans les bois ces dernières années, de ne pas avoir entendu parler de The Black Dahlia Murder, cette machine de guerre épileptique, fleuron actuel du Death Metal mélodique US. D'abord étiqueté Deathcore à ses débuts, TBDM s'en est éloigné depuis le superbe Nocturnal, sorti en 2007, qui inscrivit définitivement le groupe dans son style actuel, à savoir un Death expéditif et fouillé mais mélodique, parfois teinté de Black Metal.
Après un Deflorate (sorti en 2009) parfois critiqué (mais succéder à Nocturnal n'était pas tâche aisée), Les TBDM étaient attendus au tournant. Eh bien, les aficionados se réjouiront, ceux qui s'attendaient à être surpris un peu moins, car chez TBDM, désormais, on ne change pas une équipe qui gagne. A première vue, du moins, car comme d'habitude chez nos 5 foufous du Michigan, une écoute attentive est requise pour décortiquer ce monstre de complexité qu'est leur dernier album...
Premièrement, la patte de Ryan Knight, le petit dernier, ex-mancheux chez Arsis, se fait plus sentir que sur Deflorate (encore heureux, il a composé pratiquement la moitié de l'album...), mais surtout sur les soli, empreints d'une technique incroyable, et qui serviront de liant aux 50 milliards de plans qui composent chaque morceau... On sent aussi que les nombreuses influences du groupe sont encore mieux digérées : on aura droit, pêle-mêle, à du riff en trémolo typiquement Black Metal comme sur le superbe Carbonized In Cruciform ou On Stirring Seas Of Salted Blood, à du violon sur Blood In The Ink, le dernier morceau de l'album, ou à un riff de basse très hardcore sur l'intro de Den Of The Picquerist. On ne parlera pas vraiment d'évolution, mais plutôt d'apports ponctuels... Pour le reste, la magie (noire ?) opère toujours, le chant de Trevor Strnad, tantôt guttural, tantôt criard, servant de support à des textes pseudo-satanistes parodiques et délirants, et l'époustouflant Shannon Lucas martèle à nouveau ses fûts à environ 3 fois la vitesse de la lumière, plus nerveux que jamais, blasts et double grosse caisse étant de mise sur pratiquement tous les morceaux. Le changement dans la continuité, donc, la formule gagnante de TBDM étant, depuis Nocturnal, hyper efficace et totalement éprouvée.
Un peu plus Death, un peu plus mélodique (merci Ryan Knight ?), encore plus complexe, et pourtant encore plus fluide, TBDM semble avoir trouver avec Ritual l'identité qui pouvait parfois manquer à Deflorate. On reste bien sûr en terrain connu, mais la recette du groupe est ici magnifiée par tant de maitrise !! Du très bon TBDM !!!

Kronik Bébert Noway

The Black Dahlia Murder :

Site : www.myspace.com/blackdahliamurder