Cela fait de nombreuses semaines que j'ai pour mission de chroniquer
le dernier album de WORMFOOD, le bien nommé POSTHUME. Lourde
tâche que cette charge, car au préalable il faut avaler
huit titres d'une tristesse et d'une lourdeur, assez imposante. Ajouter
à cela une reprise de STEPHAN EICHER, tout y est pour passer
un pur moment de folie. S'il m'a fallu autant de temps pour en pondre
une chronique, il me fallait je crois passer par la phase digestion,
oubli, réécoute, oubli, réécoute
.
Non pas que je sois perfectionniste, mais ce disque est particulièrement
sombre, amer, sublime et glauque. Une plongée dans la déprime,
un malaise constant, soutenus par des textes aiguisés, affutés
à l'extrême, où le chant d'EL WORM nous entraine
sans aucune possibilité de retour dans SA descente aux enfers,
au plus profond de SA dépression.
Dans une ambiance doom, parfois gothico- rock, WORMFOOD met les voiles
et nous transporte pendant près d'une heure dans sa traversée
du désert, nous fait part de son amour déchu, de ses déceptions.
Impossible de passer à côté du chant en français,
très bien mixé, qui permet de suivre l'album de bout en
bout sans aucun problème. WORMFOOD nous raconte son histoire,
et on y croit. Les titres s'enchainent dans la douleur sans être
laborieux, et l'ensemble mérite une écoute attentive.
Surgit dans ce POSTHUME une reprise de S. EICHER, " des hauts,
des bas ", titre qui eut son petit succès à une certaine
époque, interprété pour l'occasion dans une version
qui ne dénote pas avec le reste de cette production.
Un album triste, et personnel. Une réalisation superbe, qui sert
le propos et qui fait mouche pour ma part.
Kronik
Keefran
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