Clawfinger Interview

Cette interview a été réalisée à Lyon le 10 avril 2004. Manu et Pierre ont rencontré Zackk Tell (ZT - le chanteur), and Bård Torstensen (BT - le guitariste).

Parlez-nous de votre dernier album : Zeroes & Heroes, êtes-vous satisfait du résultat ?

ZT : Oh oui. C'est le premier album que nous avons pratiquement produit entièrement nous-même et on en est sacrément content. La chose pour laquelle nous ne somme par contre pas satisfait c'est le business de la maison de disque. Vous savez, c'est notre principal problème. On ne s'inquiète pas de notre capacité à écrire des chansons. C'est juste qu'à l'heure actuelle, la situation du business de la musique est très instable. Et cela laisse des groupes comme nous, qui ne sont pas au top, en dehors de la liste des priorités. Ils nous laissent en retrait en quelque sorte, et nous ne recevons pas l'attention nécessaire. Donc l'album me satisfait totalement, le reste beaucoup moins.

Est-ce pour cela que vous avez décidé de produire cet album seul ?

BT : Non, cela n'à rien avoir avec la maison de disque. C'est juste que nous pensons qu'ayant déjà enregistré plusieurs albums, alors pourquoi avoir quelqu'un alors que nous sommes capables de le faire nous-même. On s'est dis allé, lançons-nous, et c'est ce que l'on a fait.
ZT : Et je pense que cet album le prouve, nous n'avons pas besoin de producteur. Je veux dire, nous faisons cela professionnellement depuis 11 ans, et encore quelques années avant que nous ne commencions officiellement Clawfinger. Depuis tout ce temps certain d'entre nous doivent être capables de se débrouiller en studio.
BT : Nous avons notre propre studio, c'est aussi une raison. Nous avons monté ce studio avec les mecs de Meshuggah.
Z.T. : (en parlant de Meshuggah) Très bon groupe d'ailleurs, tout le monde devrait écouter Meshuggah et Clawfinger.

Clawfinger existe depuis le début des années 90, après la sortie de votre dernier album, le guitariste Erlend Ottem a décidé de quitter le groupe, pouvez-vous nous en dire un peux plus ?

B.T. : Il en a juste eu assez vous savez.
Z.T. : Il n'appréciait plus toutes les choses que le fait d'être dans un groupe implique. Je pense que le fait de partir en tournée était une des choses qui lui déplaisait le plus. Il n'appréciait vraiment pas. En fait, je pense qu'il n'appréciait pas non plus composer des morceaux. Il ne s'appréciait pas lui-même en fait, et c'est vraiment dans ces situations que vous devez arrêter. Peux importe ce que vous faites, si vous ne l'appréciez pas, vous devez arrêter. C'est ce qu'il a fait. Ca lui a pris 2 ou 3 ans. Pour moi, ce n'était pas vraiment une surprise. Je l'ai en quelque sorte vu venir ces 2 ou 3 dernières années. C'est juste une question de récolter assez de courage pour vous extirper d'une situation qui devient votre routine de tous les jours. Prendre une telle décision et recommencer quelque de nouveau c'est très dur. C'est dommage mais dans un sens, du fait qu'il n'appréciait plus ce qu'il faisait, c'est mieux pour nous aussi. Je lui souhaite toutes les chances pour ce qu'il fera. Mais c'est de l'histoire ancienne, nous devons avancer aussi longtemps que l'on pourra donner du sens à ce putain de groupe Clawfinger.

Et maintenant, comment fonctionnez-vous ? Vous êtes juste 3 ?

Z.T. : Oui, en quelque sorte.
B.T. : Ok nous ne sommes plus que trois, mais il y a aussi les deux autres Andre (bassiste) et Hanka (batteur). Ils font plus partis groupe, ce ne sont plus juste des musiciens.
Z.T. : En fait, c'est la première fois que nous allons les impliquer dans l'écriture des chansons. Nous avons réservé une semaine en Mai où nous allons les emmener en studio. Nous allons nous poser tous ensemble et voir ce qui peut en ressortir. Essayons d'être un vrai groupe pour la première fois en 11 années. Ca risque d'être réellement intéressant. Ou alors on va s'apercevoir que nous devons continuer juste nous 3 à établir les fondations des chansons et juste se contenter de les emmener avec nous en concert. Nous verrons. Nous referons une interview plus tard en Mai et nous vous ferons savoir comment cela c'est passé.

L'album est sorti depuis un an déjà, quelle a été la réponse des fans ?

Z.T. : La réponse des fans a été bonne. Mais vous savez, ce sont déjà des fans. Un groupe essaye toujours de toucher de nouvelles personnes. Et bien sur, vous voulez vendre plus d'albums, vous voulez faire plus d'argent, tous ces trucs, vous voulez devenir de plus en plus important et meilleur. Mais, dans un certain sens, ça nous remmène au problème de la maison de disque. Elle ne donne pas autant de priorité au groupe qu'il le faudrait, et on se retrouve au dessous d'une pile de cd. Et ils vont promouvoir Annie Lenox et Outkast bien avant de promouvoir Clawfinger. Simplement parce que ces artistes sont garantis de faire rentrer beaucoup d'argent pour la maison de disque alors que nous sommes plutôt en bas de la liste des ventes. Donc au lieu de passer plus de temps sur Clawfinger, ils en passent bien moins. Mais c'est du business, ça n'a rien de nouveau.
B.T. : Pour nous, dans notre position, c'est un peu stupide d'être sur une major. On devrait plutôt être sur un label indépendant ou sur un label spécialisé dans le métal, ou quelque chose comme cela. Probablement sur le prochain album, nous aurons un label différent.
Z.T : Je pense que nous avons été un peu corrompu dès le début.
B.T. : Au début, les hits nous ont permis de rentrer dans les charts. On jouait la même musique, mais à l'époque, c'étaient des hits vous savez.
Z.T. : La première vague du mélange rap et métal.
B.T. : C'est pour cette raison qu'il nous traitait de manière vraiment commerciale, comme un groupe commerciale. Mais maintenant, ce n'est pas la chose à faire pour nous d'être sur une major, totalement.

Cela risque de se faire pour le prochain album ?

Z.T. : Oui, probablement. Enfin, rien n'est défini à l'heure actuelle, aucunes décisions n'ont été prises, mais il semble que c'est ce qui va arriver. C'est probable. Il faut juste trouver le bon label indépendant ou le bon label de métal alternatif. Le problème, je veux dire, ils n'ont pas l'argent nécessaire pour toute la jolie promotion mais peut être ont-il le cœur nécessaire pour travailler en plus dur. Vous savez, avec les street-teams ou autre. De toute façon, on y gagne toujours et on y perd toujours. Mais à la fin, j'espère que ça paiera d'être sur un label indépendant qui ne se fou pas totalement de ce que l'on fait, et qui ne veux pas sortir Annie Lenox ou Outkast. Je veux dire, je n'ai rien contre eux, mais si votre éventail de musique est si large, comment pouvez vous vous consacré à tel ou tel style ?

Pouvez-vous nous parler un peu de la pochette de Zeroes & Heroes ?

Z.T. : D'où vient cette image déjà ? Je pense que c'est venu après que nous ayons écrit la chanson. Cette chanson parle des vrais héros de cette société qui sont les ouvriers. Les gens qui travaillent de 8h à 17h, tous les jours. Ils nettoient les toilettes, conduisent les bus. Il y a pleins de jobs de ce style, tous ces boulots que les gens bien ne veulent pas faire. C'est ces gens là qui font marcher la société. Si ces gens ce mettent en grève, c'est juste une question d'heures et tout sera bloqué.
B.T. : Et vous en savez quelque chose en France. Les français sont les plus grands grévistes au monde. Les autoroutes complètement bouchées…
Z.T. : En fait, c'est Allen, qui était là un jour de grève, il nous racontait tout ça je lui ai donné l'idée de Zeroes & Heroes. Qui sont les vrais héros et les vrais zéros vous savez. Et donc c'est de là que nous est venu l'idée de s'amuser avec cette idée, transformons nous en ces statues du mont Rochemord ou peu importante, faisons comme si nous devenions des légendes. Et laissons les gens décider si nous sommes ironiques ou si nous nous prenons vraiment trop au sérieux. Voyons voir à quel point nos fans peuvent suivre notre ironie vous voyez. Mais je dois aussi admettre que c'est plaisant de me voir dans cette putain de statue. Ca fait du bien je dois l'admettre car c'est probablement le seul endroit où je verrai ça, sur une putain de pochette.
B.T. : Une pochette de ton propre album.
Z.T. : Une pochette de notre propre album bien sur, je ne pense pas me retrouver un jour dans un musée. J'espère me tromper mais je ne le pense pas.

Que pensez-vous du fait d'être de nouveau sur la route ?

Z.T. : J'adore être sur la route et j'adore particulièrement vivre dans un bus. On a fais quelques dates en Suisse en Mai. Vous savez, vous restez dans des hôtels et on vous conduits à chaque concerts en mini-bus. C'est vraiment fatiguant. Je hais les hôtels, sérieusement. Je préfère de loin le bus. J'ai toutes mes affaires avec moi. J'ai mon lit, toujours prêt de celui de Ryan, le petit salon à l'arrière avec une playstation, le salon à l'avant, toujours avec une playstation, des films. Vous avez tous vos amis. Je veux dire, vous avez votre maison avec vous en permanence. Putain j'adore ça. Bien sur votre vrai foyer vous manque blah blah blah, mais c'est votre job, et c'est ce qu'on adore faire, donc on s'arrange pour que cela fonctionne.

Quelle est la durée de cette tournée ?

Z.T. : 2 semaines. Nous avons commencé en Belgique, ensuite 9 ou 10 concerts en France et pour finir 1 concert en Allemagne et nous rentrons chez nous. Nous avons toujours fait de petites tournées. Nous n'avons jamais de tournées à la Metallica bien sûr, nous n'avons jamais été si important. Quand ils partent en tournée, ils partent pour une année entière. Je pense que je deviendrai fou si ça devait arriver. Je commencerai à devenir dingue et à prendre des drogues à tout bout de champ. Et personne d'entre nous ne souhaite que cela lui arrive. Nous essayons de rester raisonnable, nous faisons en sorte que nos tournées ne dépassent pas 3 ou 4 semaines au maximum. Parce qu'après un certain nombre de jours, quelque chose se romps dans votre cerveau et dans votre cœur. Et les choses deviennent alors étranges. Nous essayons vraiment de garder nos pieds sur terre. Cela ne veux pas dire que vous ne pouvez pas vous amuser, vous bourrer la gueule, fumer ou faire ce que vous aimez, mais faites en sorte de toujours discerner le vrai du faux. Vous n'avez pas besoin de faire comme Pantera et détruire chaque loge que vous avez. Vous pouvez quand même vous amuser, foutez le bordel entre vous plutôt que de vous en prendre à des personnes innocentes.

A propos du nouvel album, pourriez-vous nous parler un peu plus de paroles ?

Z.T. : C'est moi le principal responsable. Quelle chanson ? C'est assé difficile de parler de tout l'album en général. La seule qui est importante pour moi, c'est que j'essaye toujours de dire quelque chose vous savez. Evidemment, il y a une chanson " Bitch " qui n'est pas très sérieuse et qui ne veux pas vraiment dire grand chose, mais c'est vraiment différent de ce que nous faisons la plupart du temps. Tout le monde a des pensées, j'ai l'opportunité de pouvoir les coucher sur papier et de les enregistrer par la suite. Et je pense qu'il est important d'essayer de dire quelque chose qui vous touche, que se soit à propos de religion, de racisme, ou de toutes autres choses qui ne tournent pas rond, qu'elles soient importantes ou non. C'est mon principe, une façon d'écrire assez simple. Et c'est aussi du en partie au fait que j'ai grandis en écoutant des choses comme les Dead Kennedy's. J'ai toujours aimé ces vieux trucs punks et leurs paroles très crues. Ca m'a toujours plus touché que les trucs poétiques. J'aime les choses directes. Si je dois choisir la manière de le faire, je le fais de façon directe. Je veux dire, j'aime toujours les trucs étranges et un peu fous comme Mr Bungle, mais en ce qui concerne mes paroles, je préfère cette attitude un peu punk dans mes textes.

La suède semble être un pays très ouvert aux musiques électriques. Ici en France, des groupes comme Messugah ou In Flames sont très populaires. Quelle est votre opinion sur le faite de venir jouer dans notre pays ?

B.T. : Nous venons juste de débuter cette tournée, donc c'est assez difficile de dire avant la fin de cette tournée. Nous avons toujours eu de très bons shows à Paris.
Z.T. : Ca fait aussi longtemps que l'on n'a pas joué en France. Ca remonte vraiment à trop longtemps pour que l'on puisse répondre. La dernière fois que nous avons fait une vraie tournée ici c'était en 1997. A l'époque, nous ouvrions pour Rammstein, c'était des sets de 35 ou 40 mn, et la foule n'était pas là pour nous voire. Ca fait donc vraiment longtemps, c'est difficile à dire. Si nous voyons une base de fans ici, c'est vraiment cool. Les expériences que nous avons eu dans le passé ont été très bonnes. Mais je dirai que dans chaque pays tout le monde pose cette question par ce que bien sûr les personnes qui viennent nous voir sont des fans et c'est très bien. Mais je ne peux pas vraiment dire que j'ai eu des expériences en France qui ont été plus spectaculaires que dans n'importe quel autre pays. J'aimerai pouvoir dire quelque chose de vraiment cool sur chaque pays.
B.T. : Je pense que partout dans le monde les gens sont pareils vous savez. Vous avez certains groupes avec certaines mentalités, ou certains groupes qui ont des préférences pour telle ou telle musique et ils accrochent tous de la même manière. Ils se comportent de la même façon.
Z.T. : Je veux dire, prenez le ainsi, nous sommes des gars stupides, nous jouons de la musique, nous avons réussi à en faire notre gagne pain pendant 11 années. Nous avons des gens qui payent pour venir nous voire. C'est quelque chose vous savez. Peu important de quel pays il s'agit. Ces gens payent pour nous voire sur scène jouer des chansons que nous avons écrites. C'est une sacré revanche et peut importe dans quel pays nous nous trouvons. C'est du genre, merci les gars, vous n'étiez pas obligé mais hey c'est cool. J'espère que vous avez passé un bon moment. Le monde entier est notre scène, du moins l'Europe entière est notre scène. Nous n'avons pas encore réussi à conquérir le monde entier ! On doit encore travailler là dessus.

Vous avez beaucoup de très bonnes chansons dans vos albums. Laquelle est selon vous la plus populaire auprès des fans, et laquelle préférez-vous ?

Z.T. : En fait, ça change un peu selon les pays.
B.T. : Je pense que " Do what I say " est celle qui est la plus populaire parce que c'est une chose assez bizarre de prendre une voix d'enfant pour ce type de musique. Des personnes qui ne s'intéressent pas au métal peuvent aimer ce titre. Et bien sur le titre " Nigger ", parce qu'il est provoquant.
Z.T. : c'était le premier single de notre premier album. C'est un peu devenu un de nos classiques. Une marque de fabrique serait un terme plus précis, c'est vraiment une chanson typique de Clawfinger. J'ai aussi remarqué que la chanson " Two Sides " a touchée des personnes qui n'écoutent pas Clawfinger habituellement, mais parce que le tempo est différent et qu'elle a des samples de musique orientale sur le chorus, des gens qui n'écoutent pas ce style de musique peuvent la trouver cool. Mais il y a pleins de chansons différentes chez Clawfinger.

Quand vous jouez " Do what I say " utilisez-vous un sample pour la voix de l'enfant ?

Z.T. : Oui, désolé mais je ne peux pas chanter aussi bien, c'est juste une réalité.
B.T. : Ce ne serait pas bien d'emmener un enfant en tournée.
Z.T. : Oui, ne prenez pas d'enfants en tournée. Sérieusement, nous aurions pu avoir des effets sur la voix mais c'est plus simple d'utiliser un sample. Nous avons toujours aimé utiliser un tas de samples. Mixer des samples et un groupe live, ça fait parti de Clawfinger. Nous utilisons toujours autant de technique que nous en avons de disponible, parce que nous avons Jorke (clavier) qui est un maniaque de la technique. Il aime vraiment toutes les parties samplées, les boucles de batteries, trouver des boucles bizarres.
B.T. : Mais nous faisons toujours en sorte de pouvoir jouer les morceaux en live. C'est n'est pas comme si c'était une bande. Jorke a tous ces samples sur son clavier et si ça ne va pas, on peu toujours recommencer. C'est donc quand même du live. Et quand nous jouons " Do what I say " le chant de l'enfant est sur le clavier. Vous soulignez quelque chose avec une chanson et vous l'exprimez en live avec un sample. C'est bien de l'utiliser dans cet esprit.
Z.T. : Ouais, fuck all the rules, il n'y a pas de règles. Ce n'est pas comme si tout devait être live pour être réel, c'est démodé. C'est comme si vous disiez qu'il faut utiliser des vieux amplis Marshall pour être un vrai groupe de rock. C'est un peu dépassé de penser de cette manière. Même si des groupes tirent une certaines fiertés de faire ainsi, allez y, mais ce n'est pas pour nous.

Quels sont vos 5 albums favoris ?

BT:
- Jerry Lee Lewis "Live at the star in Hamburg"
- AC/DC "Let there be rock"
- SEX PISTOLS "Nevermind the bollocks"
- ALICE IN CHAINS "Facelift"
- LONESTAR "Firing on ball six", c'est un groupe de hard-rock anglais qui n'a jamais réussi. C'est un putain d'album, mais c'était à l'époque où le punk rock venait d'arriver.
....... 5 !!!!! j'ai réussi !!!

ZT: Voyons voir, comment se limiter à 5 ? Alors
- PUBLIC ENEMY "It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back"
- DEAD KENNEDYS mais alors quell album ? Il doit forcement y en avoir un. Bon je pense "Fresh Fruit for Rotting Vegetables"
- ZAPPA "Apostrophy"
- Le premiers album de John Lenon en solo
- NWA "Stay out of comptent"
Eh merde, 5 déjà ? Il y en a tellement. J'adore le premiers Mr Bungle, je dirai aussi Alice in Chains avec l'album Dirt. J'adore l'album King for a day fool for a lifetime de Faith No More, bien qu'il semble que peu de personnes pensent que se soit un de leur meilleur, mais personnellement c'est mon favorie. N'importe quel cd de Tom Waits.

Après avoir tourné pendant 11 années, avez-vous des histoires marrantes, des anecdotes à nous raconter ?

B.T. : Nous avons joué au Chili sur la tournée The Monsters of Rock en Amérique du Sud avec Alice Cooper, Ozzy Osbourne, Megadeth, Therapy… Et donc nous sommes allé au Chili. Notre bassiste, il a cette manière bizarre de porter son pantalon pratiquement baissé alors qu'il tournille comme un fou sur scène, vous voyez. Il l'a fais lors du show et c'est passé à la télé. Le lendemain, des personnes de la tournée sont venus nous voir et nous ont dis de prendre nos affaires et de nous tirer de ce pays car la police était après nous. Tous ça juste parce que notre bassiste avait montré ses fesses à la télé. Vous ne pouviez pas faire cela au Chili, vous pouviez être arrêté pour cela. Nous nous sommes donc rendu à l'aéroport et avons pris l'avion, mais la police était après nous !
Z.T. : En fait, c'était un double problème car Andy, le chanteur de Therapy a montré ses couilles au public après ça. Mais ce n'est pas l'histoire la plus étrange que je retiendrai du Chili. Un peu avant que nous ne montions sur scène, je me rappel que Dave Mustaine est venu me voir et m'as demandé si c'était notre premiers concert au Chili. C'était effectivement le cas. Il nous a souri et nous a souhaité bonne chance. On se demandait tous ce qu'il foulait dirE. Il avait ce rire sur sa figure, on voyait qu'il savait quelque chose que nous ignorions. Nous sommes donc monté sur scène, et dès que nous avons commencé, les gens ont commencé à nous cracher dessus. Apparemment c'était un vieux truc qui date de l'époque punk qu'ils font toujours au Chili. Ils nous ont donc craché dessus pendant 30 minutes. Et vous ne pouviez rien y faire. Vous pouviez essayer de reculer le plus possible ou vous en foutre et rester vous faire cracher dessus. Et ils faisaient ça par amour vous savez. Mais bref, c'était dégueulasse mais on a fait le concert et on est allé prendre une bonne douche après. Quand Megadeth est monté sur scène, il s'est avéré qu'ils avaient 2 énormes fans sur chaque coté de la scène qui faisaient face au public. Et dès que quelqu'un crachait, ces deux fans lui renvoyaient son mollard en pleine gueule. Ils avaient joué ici auparavant, ils connaissaient la parade. C'est pour cela que Dave Mustaine rigolait, pendant notre concert, il est resté sur le bord de la scène et c'est écroulé de rire tout le long. C'était une expérience qui ne se produit qu'une fois dans ta vie. Et je ne souhaite plus en refaire l'expérience.

Donc plus de concerts au Chili ?

Z.T. : Bah j'espère. Mais vous savez, je n'annulerai pas un concert à cause de cela. Espérons seulement que ça a changé depuis.

Vous avez tourné beaucoup avec Rammstein. Quand ils ont commencé, vous les avez emmené en tournée avec vous, un peu comme si vous les faisiez découvrir. Et quand Clawfinger ne marchait plus très bien, au contraire de Rammstein, ils vous ont emmené sur la route avec eux. Pouvez-vous nous en parler ?

Z.T. : Je n'irai pas jusqu'à dire que nous les avons découvert. Mais à l'époque nous étions plus connus qu'eux. Ils avaient choisis le même producteur avec lequel nous avions travaillé sur nos 3 premiers albums, je pense qu'automatiquement ça a créé des liens. Ils aimaient notre son de guitare ils voulaient travailler avec lui. Nous avons écouté ce qu'ils faisaient, nous avons pensé que c'était cool. Et une chose après l'autre ça s'est produit. Mais ils n'ont pas fais tant de concerts que ça avec nous, 5 ou 6. Donc je pense que quand ils nous ont pris avec eux, ils nous rendaient ce qu'on leur avait donné en quelque sorte.
B.T. : Ils nous ont dis : On sait que vous sortez votre album, nous allons jouer dans des stades, vous voulez vous joindre à nous ?
Z.T. : C'était une putain de tournée ! Vous voyez ce que je veux dire. A cause de ces vieux liens entre nous, ils nous ont vraiment bien traités. Et nous avons eu la possibilité de jouer devant leur public, ce qui représentait quelque chose comme 30 000 personnes lors de certain shows. C'était extra. Bien que ce ne soit qu'un concert d'ouverture, et bien que le public ne soit pas là pour nous voire, nous en avions besoin à cette époque. Au moins pour avoir la chance de convaincre ces grandes audiences que nous sommes toujours là, que nous nous appelons toujours Clawfinger et que nos chansons déchirent toujours, Vous voyez. C'était vraiment extra. Et nous leur sommes reconnaissant de nous avoir donné cette chance, vraiment. Ce sont des mecs vraiment cool, un peu étranges mais cool !
(Éclat de rires)

Quels sont vos projets pour les mois suivants ?

B.T. : Nous allons finir cette tournée, pendant encore deux semaines. En Mai, nous allons participer à 3 festivals je crois, 1 en Suisse et 2 en Hongrie. Entre temps, nous allons prendre une semaine pour commencer à composer le nouvel album. Voilà nos plans pour les deux prochains mois.

Avez-vous un dernier mot à ajouter ?

Z.T. : Je ne sais pas. Ecoutez notre musique. Allez chez votre marchand de disque, jetez un œil sur nos derniers et nos plus anciens disques, et si vous aimez, achetez les.
B.T. : Une chose à signaler, en Mai, nos trois premiers albums vont être réédités, remasterisés. Il y aura toutes les faces B de chaque albums respectifs ainsi que les vidéos. Le message est passé.
Z.T. : Si vous ne les avez pas déjà, ou si vous voulez les bonus, alors achetez les. Si vous les avez déjà mais que vous voulez vous procurer les bonus, alors téléchargez les sur internet. Je ne sais pas. Dernier mot amis pas des moindres, soyez vous même, soyez cool. Rappelez vous que la musique est un orgasme et non un clip de 3 minutes sur MTV avec des filles stupides en strings et en bikinis. " Peace out ".

Sur le site internet, nous avons une partie consacrée au tatouage, avez des tatouages à nous faire partager, pouvons-nous prendre des photos ?

Z.T. : Bien j'en ai 2. La plupart des autres gars n'en ont pas et notre bassiste en a quelques un. Si ça vous intéresse, pas de problèmes bien que je ne pense pas que nous soyons le groupe le plus cool question tattoo. Sur mon bras, c'est Frank Zappa, ce tatouage date de 10 ans, je me le suis fais faire quand j'ai appris qu'il venait de mourir. L'autre, sur l'épaule, est un vilain personnage de cartoon. Voilà, c'est tout, c'est moi ! Vous devriez aller voir le bassiste, c'est lui qui ajoute de la crédibilité à notre groupe !

Interview Manu & Tataye
Traduction Tataye






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