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Pouvez-vous
nous parler de cette tournée ?
Notre
premier concert était le 31 Mai. C'était à Donington
en Angleterre, pour le Castle Donington Festival, c'était vraiment
sympa. Ensuite, on a passé une semaine en Allemagne, on a joué
à Genève, dans la banlieue de Bern pour un festival, à
Milan et plusieurs autres concerts. C'était génial.
A
propos d'Animositisomina, que représente pour vous la pochette
de cet album ?
Cette pochette est assez directe. Vous savez, dans la Bible, il y a
un passage à propos d'un berger guidant son troupeau de moutons,
et malheureusement ces moutons ne sont plus en vie. Dans un certain
sens, c'est que nous ressentions. Vous savez, le catholicisme, le christianisme,
en général, ces courants ont mal vieillis. Et bien que
cela reste encore très important pour certaines personnes, je
pense que pour l'homme occidental, ce n'est plus de première
importance actuellement. C'est une phrase assez brute. Le problème
est celui là, vous savez, toute notre littérature est
basée sur la Bible. On ne peut pas s'en éloigner. C'est
simplement ça être un homme occidental. Je veux dire c'est
notre réalité. Cela fait partis de notre culture, c'est
en nous. Ces trois religions présentes sur la pochette date de
milliers d'années. Et bien que nous pensons être intelligent,
nous savons que nous avons la technologie, la médecine, les mêmes
problèmes persistent et c'est principalement dû à
des conflits d'ordre religieux.
Des conflits basés sur le fait que beaucoup de gens pensent encore
que l'on ne peu cohabiter avec des personnes qui ne pensent pas de la
même manière que vous.
Sur
la pochette, il n'est représenté que trois symboles religieux,
Chrétien, Musulman et Juif. Pourquoi ne pas avoir pris le symbole
Bouddhiste ?
Nous y avons pensé. Le problème
est de savoir quel symbole représente le bouddhisme. Je veux
dire, quelle est la meilleure représentation graphique du bouddhisme
? Je n'en sais rien. C'est vraiment pour cette raison qu'il n'apparaît
pas, c'est une question de graphique, de plus nous voulions vraiment
frapper fort.
Vous
ne parlez que de la représentation graphique du bouddhisme, mais
sa signification, sa philosophie, en parlez-vous ?
Le bouddhisme n'est pas très impliqué
dans l'histoire de l'homme occidental. C'est de cela que je veux parler.
Le bouddhisme vient de l'orient, bien sûr, actuellement, il est
très présent chez nous, il y peut être plus de personnes
pratiquant le bouddhisme ou l'hindouisme qui en est une autre version,
que n'importe quelle autre religion, mais vous voyez, je parle vraiment
d'identité culturelle. C'est tout.
Nous
trouvons votre album Animositisomina
.
Attendez un instant, je voudrai revenir sur la question précédente.
Je veux ajouter qu'en tant qu'artiste, nous ne pouvons nous exprimer
qu'à travers ce que nous connaissons.
Et une fois encore, nous sommes des hommes de l'occident, nous ne savons
ce que c'est de vivre en orient, vous comprenez. Donc cela n'avait pas
vraiment ça place ici.
Nous n'allons pas être présomptueux et agir comme si nous
savions. Parce que nous ne connaissons pas cette religion. Peut être
que les australiens saisissent mieux parce qu'il vivent prêt de
l'indonésie. Ce n'est qu'une question de proximité en
fait, vous voyez ce que je veux dire ?
En France, beaucoup de gens voient le Bouddhisme
non seulement comme une religion mais plus particulièrement comme
quelque chose de spirituel, une ligne de vie on pourrait dire.
Oui, je voie ce que vous voulez dire. Mais ce n'est pas pour
cette raison qu'il n'apparaît pas sur la pochette. Nous ne connaissons
pas grand chose à propos du bouddhisme, c'est un autre problème,
je veux dire, il n'y a pas eu de croisades contre les bouddhistes.
Nous
avons trouvé que cet album est plus puissant que vos albums précédents.
Pourquoi une telle approche ?
En fait, Allan et moi n'étions pas
satisfais de la production de nos deux derniers albums. Je veux dire
que ces albums ont étés très difficiles à
faire. Nous voulions vraiment éviter une telle situation. Nous
ne voulions pas retrouver cette putain de situation pour cet album.
Ce que nous voulions, c'était de boucler un album aussi rapidement
que possible et ne pas revenir constamment sur ce que l'on fait pour
permettre à nos idées de garder toute leur fraîcheur
et leur honnêteté. On voulait agir et ne pas ce soucier
de ce que l'on faisait. Ne pas trop penser chaque partie pour ainsi
dire. Vous savez, c'était génial car nous sommes allé
dans un studio à l'extérieur d'El Passo, C'était
à l'opposé
de notre studio de Chicago. Dans le studio de Chicago, nous connaissons
beaucoup de monde, il y a 4 pièces, donc il y aurait forcement
d'autres personnes. Pour ce qui est du studio d'El Passo, il est situé
à 60 kms à l'extérieur de la ville en longeant
la Grand River. Il n'y avait personne là bas, donc nous n'avions
aucune distraction possible.
Vous savez, c'était bien. Ce qui c'est passé et ce qui
a rendu les choses particulièrement plaisante pour nous, c'est
que l'on avait l'impression de rentrer en studio pour la première
fois, et de juste faire du rock et de s'en émerveiller. Vous
savez comme lorsque vous entrez en studio pour la première fois,
avec la volonté de faire une musique qui va changer le monde
de la pop musique.
L'album
Ministry a été une grosse référence dans
les années 80. Pensez-vous que ce nouvel album puisse être
une référence pour la nouvelle génération
?
Je ne sais pas. Peut être. Mais je
ne pense pas que cet album est nécessairement quelque de nouveau
à offrir. Je ne pense pas qu'il soit si radical. Je veux dire,
c'est vraiment un très bon album de notre point de vue, nous
l'aimons vraiment de cette manière. Chaque chanson balance vraiment,
mais je ne pense pas qu'il soit assez radical pour s'imposer comme une
référence pour la nouvelle génération. Peut
être va-t-il apporter de nouveaux fans à Ministry, mais
je ne pense pas qu'il aille nécessairement changer qui que ce
soit.
Vous
dites être satisfait du résultat, mais si vous pouviez
changer quelque chose, que changeriez vous ?
Je ne sais pas. Cet album est bien tel
qu'il est.
Pouvez-vous
nous parler un peu de la Piss Army ? Qu'est ce que c'est ?
Et pour ce qui est de son écriture, pensez vous que cela puisse
choquer certaines personnes or est-ce juste une petite plaisanterie
au sujet de Kiss?
C'est un petit peu de tout ça en
fait. Aux Etats-Unis on a ce que l'on appel des " Street teams
", c'est un peu ça. Ce que nous voulions c'est nous amuser
avec nos fans et leur permettre de participer. Il y a eu un concours
pour le logo de cette Piss Army, on a récolté un bon nombre
de logos. Bien sûr ça fait automatiquement penser à
Kiss, il n'y a pas de doute. Mais c'est juste ça, pour le fun.
C'est juste un moyen pour les jeunes fans de sentir qu'il y a quelque
chose dans lequel ils puissent fourrer leur nez.
Nous
savons que la musique est une chose très importante dans votre
vie. Avez-vous une autre passion ?
En ce qui me concerne, j'ai une famille.
J'ai une femme et deux enfants. Comme vous le savez, avoir une famille,
cela requière du temps. Je les aime, c'est un choix, ça
oblige à des concessions. Je ne peux pas passer autant de temps
à faire des choses que j'aime telles que la moto, conduire ma
moto sur un circuit. Vous voyez, ce genre de choses, c'est vraiment
éclatant. Autrement, j'aime beaucoup la littérature et
l'art. Je lis autant que je peux. J'ai une certaine appréciation
de l'art. Je ne suis pas allé au musée d'art contemporain
ici, bien que nous résidons à l'hôtel Hilton juste
à coté. J'ai regardé le programme et je n'étais
pas vraiment intéressé. Mais j'était quand même
ravis de loger juste à coté de ce musée car j'adore
l'art contemporain.
Quels
sont vos projets pour les mois à venir ?
Eh bien, on parle de refaire une tournée
aux Etats-Unis en Septembre pour 5 ou 6 semaines. C'est toujours d'actualité.
Néanmoins, on projette de retourner au studio
d'El Passo pour mettre en place certaines idées pour le prochain
album de Ministry,
on verra ce qui se passera.
Quels
groupes vous ont le plus influencé, et qu'écoutez vous
en tournée ?
C'est amusant car mes années favorites
sont les années 70. J'ai grandis en écoutant du punk-rock
et du post-punk. Et pour moi, passer du hard-rock, ou du hard-rock de
dinosaure comme on pourrait l'appeler, au punk-rock où la philosophie
est " do it yourself ", tout le monde le monde peut le faire,
ce genre de truc, ce fut quelque chose d'extrêmement vital pour
moi et Al. Nous avons grandis à la même époque.
Pour nous, la plus grande des influences fut ce sentiment. Ce qui c'est
passé avec le post-punk, c'est que tous ces groupes jouaient
leur musique avec les mêmes instruments en quelque sorte. Mais
ils sonnaient tous de manière différente. Ils ont tous
développés leur propre voix. Et ça, c'est le but
ultime vous savez. Vous devez développer votre propre son pour
être unique. Vous devez sonner différemment de tous les
autres. C'est toujours cette pensée qui nous guide actuellement.
Et
quels groupes ?
Il y a tous les classiques. Vous savez,
ces groupes, ils sonnent tous différent et pourtant c'est toujours
la même chose, guitares et batteries. Pourquoi 20 ans auparavant,
quand tout le monde avait le même matériel, tout le monde
sonnait différemment alors qu'aujourd'hui tellement de groupes
sonnent exactement de la même manière ? C'est vraiment
putain d'ennuyeux vous savez. C'est horrible. Il y a des trucs cool
qui se passent underground, mais pour ce qui est de la pop music, c'est
vraiment chiant.
Que
pensez-vous des groupes rock à la mode comme Good Charlotte,
Sum 41
?
Pour moi, Sum 41 c'est un groupe de pop-punk.
C'est comme ça qu'on pourrait les appeler. C'est comme Green-Day,
C'est un registre déposé du punk-rock, c'est vraiment
ennuyeux. Mais bon, c'est de la pop, ça ne va pas changer grand
chose. Ils ne font rien qui va changer la pop musique. C'est ce qui
nous intéresse avec Ministry, nous voulons changer le monde.
Comment
avez-vous rencontré William Borrows ?
Nous l'avons rencontré par le biais
de James Growerholes qui était son assistant personnel ou quelque
chose comme ça. Une partie du travail de James était de
trouver des projets de développements artistiques intéressants
et de les lui présenter. Parce qu'il y a tellement de choses
qui se passent, il est difficile pour une personne de se tenir au courant
de tout ce qui ce passe. Donc c'était le travail de James. Bref,
était un de nos fans. Il est venu nous voir à un concert
en 1992 je crois. Il nous a dis avoir fais écouter notre musique
à William Borrows et que ce dernier voulait nous rencontrer.
Et un moi après me semble-t-il, nous sommes allé à
Kansas City le rencontrer. C'était vraiment génial, Allan
et moi sommes finalement restés plusieurs semaines là
bas à traîner avec lui.
Qu'est-ce
qu'un homme comme William Borrows peut vous apporter ?
Nous nous intéresserons fortement
à la littérature. Cet homme a une vision différente
de la notre. C'est ça dont je veux parler. C'est vraiment cool,
vous lisez un livre et vous vous apercevez que vous n'auriez jamais
pensé à un truc pareil. Vous voyez, ce genre de chose.
C'est très gratifiant de savoir que quelqu'un qui a fait quelque
chose de vraiment radical dans les années 50 et au début
des années 60 aime ce que nous faisons.
Il doit donc y avoir quelque chose dans ce que nous faisons qui soit
juste. Lorsque vous apprenez que quelqu'un que vous appréciez
vraiment aime ce que vous avez fait, c'est vraiment fantastique. Vous
n'avez aucun contact avec cette personne et soudainement elle débarque
d'on ne sais où.
Qu'avez-vous
à dire à la jeune génération ?
C'est la même chose que tout le monde dit vous savez. C'est avec
la notion de savoir que vous pouvez faire la différence. Bien
que vous ne soyez qu'un parmis 3 milliards de personnes sur cette planète
vous avez la possibilité de marquer ce monde, en tant qu'artiste
ou autrement.
Interview Marion & O.S.
Traduction Tataye
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