Ministry Interview

Cette interview a été réalisé à Lyon le 20 Juin 2003, lors de la tournée Animositisomina.
Marion et moi avons renconter Paul Barker, le bassiste, depuis partit du groupe.

Paul (P), Marion (M), Old School (OS)

Pouvez-vous nous parler de cette tournée ?
Notre premier concert était le 31 Mai. C'était à Donington en Angleterre, pour le Castle Donington Festival, c'était vraiment sympa. Ensuite, on a passé une semaine en Allemagne, on a joué à Genève, dans la banlieue de Bern pour un festival, à Milan et plusieurs autres concerts. C'était génial.

A propos d'Animositisomina, que représente pour vous la pochette de cet album ?
Cette pochette est assez directe. Vous savez, dans la Bible, il y a un passage à propos d'un berger guidant son troupeau de moutons, et malheureusement ces moutons ne sont plus en vie. Dans un certain sens, c'est que nous ressentions. Vous savez, le catholicisme, le christianisme, en général, ces courants ont mal vieillis. Et bien que cela reste encore très important pour certaines personnes, je pense que pour l'homme occidental, ce n'est plus de première importance actuellement. C'est une phrase assez brute. Le problème est celui là, vous savez, toute notre littérature est basée sur la Bible. On ne peut pas s'en éloigner. C'est simplement ça être un homme occidental. Je veux dire c'est notre réalité. Cela fait partis de notre culture, c'est en nous. Ces trois religions présentes sur la pochette date de milliers d'années. Et bien que nous pensons être intelligent, nous savons que nous avons la technologie, la médecine, les mêmes problèmes persistent et c'est principalement dû à des conflits d'ordre religieux.
Des conflits basés sur le fait que beaucoup de gens pensent encore que l'on ne peu cohabiter avec des personnes qui ne pensent pas de la même manière que vous.

Sur la pochette, il n'est représenté que trois symboles religieux, Chrétien, Musulman et Juif. Pourquoi ne pas avoir pris le symbole Bouddhiste ?
Nous y avons pensé. Le problème est de savoir quel symbole représente le bouddhisme. Je veux dire, quelle est la meilleure représentation graphique du bouddhisme ? Je n'en sais rien. C'est vraiment pour cette raison qu'il n'apparaît pas, c'est une question de graphique, de plus nous voulions vraiment frapper fort.

Vous ne parlez que de la représentation graphique du bouddhisme, mais sa signification, sa philosophie, en parlez-vous ?
Le bouddhisme n'est pas très impliqué dans l'histoire de l'homme occidental. C'est de cela que je veux parler. Le bouddhisme vient de l'orient, bien sûr, actuellement, il est très présent chez nous, il y peut être plus de personnes pratiquant le bouddhisme ou l'hindouisme qui en est une autre version, que n'importe quelle autre religion, mais vous voyez, je parle vraiment d'identité culturelle. C'est tout.

Nous trouvons votre album Animositisomina….
Attendez un instant, je voudrai revenir sur la question précédente. Je veux ajouter qu'en tant qu'artiste, nous ne pouvons nous exprimer qu'à travers ce que nous connaissons.
Et une fois encore, nous sommes des hommes de l'occident, nous ne savons ce que c'est de vivre en orient, vous comprenez. Donc cela n'avait pas vraiment ça place ici.
Nous n'allons pas être présomptueux et agir comme si nous savions. Parce que nous ne connaissons pas cette religion. Peut être que les australiens saisissent mieux parce qu'il vivent prêt de l'indonésie. Ce n'est qu'une question de proximité en fait, vous voyez ce que je veux dire ?

En France, beaucoup de gens voient le Bouddhisme non seulement comme une religion mais plus particulièrement comme quelque chose de spirituel, une ligne de vie on pourrait dire.
Oui, je voie ce que vous voulez dire. Mais ce n'est pas pour cette raison qu'il n'apparaît pas sur la pochette. Nous ne connaissons pas grand chose à propos du bouddhisme, c'est un autre problème, je veux dire, il n'y a pas eu de croisades contre les bouddhistes.

Nous avons trouvé que cet album est plus puissant que vos albums précédents. Pourquoi une telle approche ?
En fait, Allan et moi n'étions pas satisfais de la production de nos deux derniers albums. Je veux dire que ces albums ont étés très difficiles à faire. Nous voulions vraiment éviter une telle situation. Nous ne voulions pas retrouver cette putain de situation pour cet album. Ce que nous voulions, c'était de boucler un album aussi rapidement que possible et ne pas revenir constamment sur ce que l'on fait pour permettre à nos idées de garder toute leur fraîcheur et leur honnêteté. On voulait agir et ne pas ce soucier de ce que l'on faisait. Ne pas trop penser chaque partie pour ainsi dire. Vous savez, c'était génial car nous sommes allé dans un studio à l'extérieur d'El Passo, C'était à l'opposé
de notre studio de Chicago. Dans le studio de Chicago, nous connaissons beaucoup de monde, il y a 4 pièces, donc il y aurait forcement d'autres personnes. Pour ce qui est du studio d'El Passo, il est situé à 60 kms à l'extérieur de la ville en longeant la Grand River. Il n'y avait personne là bas, donc nous n'avions aucune distraction possible.
Vous savez, c'était bien. Ce qui c'est passé et ce qui a rendu les choses particulièrement plaisante pour nous, c'est que l'on avait l'impression de rentrer en studio pour la première fois, et de juste faire du rock et de s'en émerveiller. Vous savez comme lorsque vous entrez en studio pour la première fois, avec la volonté de faire une musique qui va changer le monde de la pop musique.

L'album Ministry a été une grosse référence dans les années 80. Pensez-vous que ce nouvel album puisse être une référence pour la nouvelle génération ?
Je ne sais pas. Peut être. Mais je ne pense pas que cet album est nécessairement quelque de nouveau à offrir. Je ne pense pas qu'il soit si radical. Je veux dire, c'est vraiment un très bon album de notre point de vue, nous l'aimons vraiment de cette manière. Chaque chanson balance vraiment, mais je ne pense pas qu'il soit assez radical pour s'imposer comme une référence pour la nouvelle génération. Peut être va-t-il apporter de nouveaux fans à Ministry, mais je ne pense pas qu'il aille nécessairement changer qui que ce soit.

Vous dites être satisfait du résultat, mais si vous pouviez changer quelque chose, que changeriez vous ?
Je ne sais pas. Cet album est bien tel qu'il est.

Pouvez-vous nous parler un peu de la Piss Army ? Qu'est ce que c'est ?
Et pour ce qui est de son écriture, pensez vous que cela puisse choquer certaines personnes or est-ce juste une petite plaisanterie au sujet de Kiss?
C'est un petit peu de tout ça en fait. Aux Etats-Unis on a ce que l'on appel des " Street teams ", c'est un peu ça. Ce que nous voulions c'est nous amuser avec nos fans et leur permettre de participer. Il y a eu un concours pour le logo de cette Piss Army, on a récolté un bon nombre de logos. Bien sûr ça fait automatiquement penser à Kiss, il n'y a pas de doute. Mais c'est juste ça, pour le fun. C'est juste un moyen pour les jeunes fans de sentir qu'il y a quelque chose dans lequel ils puissent fourrer leur nez.

Nous savons que la musique est une chose très importante dans votre vie. Avez-vous une autre passion ?
En ce qui me concerne, j'ai une famille. J'ai une femme et deux enfants. Comme vous le savez, avoir une famille, cela requière du temps. Je les aime, c'est un choix, ça oblige à des concessions. Je ne peux pas passer autant de temps à faire des choses que j'aime telles que la moto, conduire ma moto sur un circuit. Vous voyez, ce genre de choses, c'est vraiment éclatant. Autrement, j'aime beaucoup la littérature et l'art. Je lis autant que je peux. J'ai une certaine appréciation de l'art. Je ne suis pas allé au musée d'art contemporain ici, bien que nous résidons à l'hôtel Hilton juste à coté. J'ai regardé le programme et je n'étais pas vraiment intéressé. Mais j'était quand même ravis de loger juste à coté de ce musée car j'adore l'art contemporain.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Eh bien, on parle de refaire une tournée aux Etats-Unis en Septembre pour 5 ou 6 semaines. C'est toujours d'actualité. Néanmoins, on projette de retourner au studio
d'El Passo pour mettre en place certaines idées pour le prochain album de Ministry,
on verra ce qui se passera.

Quels groupes vous ont le plus influencé, et qu'écoutez vous en tournée ?
C'est amusant car mes années favorites sont les années 70. J'ai grandis en écoutant du punk-rock et du post-punk. Et pour moi, passer du hard-rock, ou du hard-rock de dinosaure comme on pourrait l'appeler, au punk-rock où la philosophie est " do it yourself ", tout le monde le monde peut le faire, ce genre de truc, ce fut quelque chose d'extrêmement vital pour moi et Al. Nous avons grandis à la même époque. Pour nous, la plus grande des influences fut ce sentiment. Ce qui c'est passé avec le post-punk, c'est que tous ces groupes jouaient leur musique avec les mêmes instruments en quelque sorte. Mais ils sonnaient tous de manière différente. Ils ont tous développés leur propre voix. Et ça, c'est le but ultime vous savez. Vous devez développer votre propre son pour être unique. Vous devez sonner différemment de tous les autres. C'est toujours cette pensée qui nous guide actuellement.

Et quels groupes ?
Il y a tous les classiques. Vous savez, ces groupes, ils sonnent tous différent et pourtant c'est toujours la même chose, guitares et batteries. Pourquoi 20 ans auparavant, quand tout le monde avait le même matériel, tout le monde sonnait différemment alors qu'aujourd'hui tellement de groupes sonnent exactement de la même manière ? C'est vraiment putain d'ennuyeux vous savez. C'est horrible. Il y a des trucs cool qui se passent underground, mais pour ce qui est de la pop music, c'est vraiment chiant.

Que pensez-vous des groupes rock à la mode comme Good Charlotte, Sum 41… ?
Pour moi, Sum 41 c'est un groupe de pop-punk. C'est comme ça qu'on pourrait les appeler. C'est comme Green-Day, C'est un registre déposé du punk-rock, c'est vraiment ennuyeux. Mais bon, c'est de la pop, ça ne va pas changer grand chose. Ils ne font rien qui va changer la pop musique. C'est ce qui nous intéresse avec Ministry, nous voulons changer le monde.

Comment avez-vous rencontré William Borrows ?
Nous l'avons rencontré par le biais de James Growerholes qui était son assistant personnel ou quelque chose comme ça. Une partie du travail de James était de trouver des projets de développements artistiques intéressants et de les lui présenter. Parce qu'il y a tellement de choses qui se passent, il est difficile pour une personne de se tenir au courant de tout ce qui ce passe. Donc c'était le travail de James. Bref, était un de nos fans. Il est venu nous voir à un concert en 1992 je crois. Il nous a dis avoir fais écouter notre musique à William Borrows et que ce dernier voulait nous rencontrer. Et un moi après me semble-t-il, nous sommes allé à Kansas City le rencontrer. C'était vraiment génial, Allan et moi sommes finalement restés plusieurs semaines là bas à traîner avec lui.

Qu'est-ce qu'un homme comme William Borrows peut vous apporter ?
Nous nous intéresserons fortement à la littérature. Cet homme a une vision différente de la notre. C'est ça dont je veux parler. C'est vraiment cool, vous lisez un livre et vous vous apercevez que vous n'auriez jamais pensé à un truc pareil. Vous voyez, ce genre de chose. C'est très gratifiant de savoir que quelqu'un qui a fait quelque chose de vraiment radical dans les années 50 et au début des années 60 aime ce que nous faisons.
Il doit donc y avoir quelque chose dans ce que nous faisons qui soit juste. Lorsque vous apprenez que quelqu'un que vous appréciez vraiment aime ce que vous avez fait, c'est vraiment fantastique. Vous n'avez aucun contact avec cette personne et soudainement elle débarque d'on ne sais où.

Qu'avez-vous à dire à la jeune génération ?
C'est la même chose que tout le monde dit vous savez. C'est avec la notion de savoir que vous pouvez faire la différence. Bien que vous ne soyez qu'un parmis 3 milliards de personnes sur cette planète vous avez la possibilité de marquer ce monde, en tant qu'artiste ou autrement.


Interview Marion & O.S.
Traduction Tataye






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