NY Hardcore Tattoos Interview
Cette interview a été réalisée à Clisson le 24 juin 2006.
Pierre & O.S ont rencontré Vinnie Stigma & Mike Gallo.



Peux-tu nous expliquer comment tu as démarré le New York Hardcore Tattoo? Pourquoi as-tu ouvert cet endroit ?

Vinnie : Ouais ! J’ai commence à tatouer dans ma cuisine il y a des années de ça. Et un jour, j’ai décidé d’ouvrir un vrai studio. Et c’est devenu légal à New York, je veux dire, je le faisais de toute façon, j’en avais rien à foutre. J’ai monté ce business avec Jimmy de Murphy's Law. On l’a appelé le New York Hardcore Tattoo! Ca marche bien. Beaucoup de jeunes viennent de France, de Belgique, de partout, pleins de jeunes hardcoreux. C’est cool.

Mike : Ils vendent aussi des cd, des t-shirts...

Vinnie : C’est un endroit où les jeunes peuvent venir et se sentir comme chez eux. J’aime ça. Je suis souvent sur la route, et avec pleins de gens. Je peux imaginer, deux mecs qui viennent à New York, qui viennent nous voir et trouvent un endroit pour traîner, c’est cool.
Il y a Alice et Becca, toutes les deux tatouent. J’aime me faire tatouer par des filles.

Mike : C’est un bon endroit où aller pour les jeunes. Pour traîner et se sentir intégrer à la scène hardcore, et aussi pour se faire tatouer, bien sur.

En Europe, c’est en quelque sorte un mythe, quand on parle de New York, les gens qui aiment le hardcore pensent tout de suite à deux endroits en particulier, le NYHC Tattoo et le CBGB’s.

Vinnie : (laugh) C’est la classe! C’est ce dont j’ai toujours rêvé. J’ai foi en la musique et en les gens. Je ne suis en tournée que quelques jours, et je passé les plus beaux moments de ma vie. C’est vraiment le pied, et j’adore ça. Plus je deviens vieux, plus j’apprécie. Je suis reconnaissant de pouvoir jouer de la guitare, de faire de bons concerts et d’avoir mes amis. Je suis un peu plus vieux maintenant, mais c’est ce que je fais. Mon rêve est devenu réalité, vraiment.

Dans ton studio le NYHC Tattoo, est-ce qu’il y a un style de tatouage qui vous rend différent des autres ?

Vinnie : Pas particulièrement, on fait de tout, n’importe quoi. On fait des flashs, des originaux, tout ce que tu veux. On fait du tatouage !

Donc ce qu’il y a de spécial à propos de cet endroit, ce sont les gens?

Vinnie : Exact !

Mike : Ce n’est pas un simple shop.

Vinnie : C’est un club, un club de tatouage.

Mike : Tu traînes, tu bois une bière. C’est un bon endroit pour traîner et se faire tatouer. Personne ne va t’emmerder. Aucun de ces artistes n'est trop bon pour pour faire certain type de tatouage. Si quelqu’un veut un tatouage, on le mettra sur son putain de bras pour lui.

Est-ce plus commun d’avoir des tatouages de nos jours ?

Mike : C’est bien plus acceptable qu’auparavant.

Vinnie : Ouais, tout est plus commun à présent. Tu as l’Internet et d’autres choses. Le monde change. Je suis tatoué depuis plus de 35 ans, et maintenant les jeunes en ont plus que moi, et pourtant, je gère le studio de tatouage.

As-tu l’impression que maintenant les gens ne font plus particulièrement attention à toi et à tes tattoos ?

Vinnie : Yeah, yeah, yeah. Maintenant il y a les mecs percés ceux qui ont des dreadlocks. C’est une grande connerie.

J’ai remarqué que tu as le tatouage des Pittsburgh Steelers…

Vinnie : Oui, les Steelers, c’est mon équipe de football préférée, de football américain.

C’est assez rare de voir du football américain en Europe...

Vinnie : L’équipe européenne que j’aime bien c’est les Thunder de Berlin. Ce sont les meilleurs en Europe.

Est-ce que tu vois de nouvelles techniques de tatouage arriver sur le marcher ?

Vinnie : Le tatouage c’est Old School.

Les tatouages Old School sont de retour ?

Mike : C’est comme la mode, c’est un cycle, ça repart et ça reviens.

Vinnie : Mais tu auras toujours les vieux motifs, les dragons, les toiles d’araignée, ce genre de chose. Ca ne peut pas disparaître.

On parlait du fait que le CBGB’s devait déménager pour des problèmes de loyer trop élevés. Avez-vous le même problème ?

Vinnie : Oui.

Mike : C’est cher de vivre à New York.

J’ai entendu dire que le loyer du CBGB était de $3500 par mois.

Vinnie : Non !

Mike : Ce genre de loyer c’est plus dans le centre. C’est beaucoup d’argent. Là on parle sûrement plus de 2000 dollars.

Vinnie : Mon loyer est de $500 par mois.

Mike : Oui, il a le contrôle de son loyer comme il a vécu là toute sa vie.

Vinnie : $499.

Mike : Ca a changé, maintenant pour avoir un appartement en plein New York, tu peux tout de suite oublier.

Tu disais être tatoué depuis 35 ans...

Vinnie : Ouais, depuis 35 ans. Ca fait un sacré paquet de tattoos.

Tu t’es fait tatouer de partout dans le monde ??

Vinnie : Non, principalement à New York. Quelques-uns en Allemagne mais c’est tout.

Qu’avais-tu à l’esprit quand tu t’es fait faire ton premier tattoo ?

Vinnie : Je l’avais fait pour ma mère.

Quel était le dernier ?

Vinnie : Celui sur ma jambe. Je me le suis fait tout seul. Il n’est pas fini, ça fait vraiment mal de se tatouer sois même. Je pourrais te tatouer sans problèmes, mais le faire sur moi, aah, c’est dur !

Tu tattoos souvent ?

Vinnie : Non, je joue de la guitare.

Est-ce quelque chose que tu aimes faire ?

Vinnie : Non, en fait je n’aime pas ça. Je le fais, ce n’est pas vraiment que je n’aime pas, moi mon truc, c’est jouer de la guitare, c’est ce que j’aime.

J’ai vu que les tatoueurs de ton shop ont fais une tournée. Il y a eu tout le programme à ce sujet sur le net.

Mike : Elvis!

Ouais c’est ça, Elvis !

Mike : C’est génial; il l’a fait à travers le monde. A travers tous les Etats-Unis, c’est de la bonne promotion pour notre shop.

Votre shop est-il connu à travers toute l’Amérique ?

Mike : Oh oui. On est dans les magazines de tattoo, de partout.

Vinnie : Il y a beaucoup de jeunes qui viennent du Japon aussi. Ils adorent New York, les Japonais. Ils adorent mon shop, ils n’arrêtent pas de prendre des photos!

Y a-t-il des artistes tatoueurs qui t’impressionnent?

Vinnie : Une bonne personne m’impressionne. Quelqu’un avec une bonne éthique dans le travail m’impressionne. Je n’en ai rien foutre de tout ça, ce qui importe c’est que ce soit une bonne personne, c’est tout ce qui compte.

Y a-t-il une relation particulière entre la musique et le tatouage ?

Vinnie : Oui. Vous vous faites des tatouages de groupe, vous vous faites tatouer une Madball. La musique et le tatouage parfois se connectent.

Mike : Agnostic Front fut un des premiers groupe à avoir ses membres fortement tatoués.

Vinnie : Les tatouages des groupes de Skinhead. Rases-toi la tête et fais-toi faire des tatouages.

Mike : C’est un mode de vie alternatif en quelque sorte, ça marche ensemble, vous savez, sex, drugs & rock’n roll.

Vinnie : Yeah, tout ça c’est que du bon!


Interview O.S. & Pierre
Traduction Manu





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