Comment se passe cette nouvelle tournée européenne?
Tom
: C'est excellent! C'est la 3ème partie de notre tournée
des 15 ans anniversaire. On a fait une tournée de 25/30 dates
en avril/mai, nous sommes revenus en juin pour une toute petite tournée
lors de laquelle on a fait des festivals, et maintenant nous sommes
de retour pour environ 24 shows, avec une potentielle tournée
pour décembre, encore pour une petite tournée.
C'est
une longue tournée !
Tom
: Ouais, c'est très bien ! (Rires)
Gary
: On essaye de couvrir différents territoires. Bien que cette
tournée soit la 3ème en Europe pour ce nouvel album, ce
n'est en fait que la première fois que nous venons en France,
en Espagne, on est aussi allé en Russie, en Pologne. Ce ne sont
jamais les mêmes territoires, encore et encore et encore.
Vous
prévoyez d'aller ailleurs, au Japon, en Australie
?
Tom
: Que l'Europe pour l'instant!
Gary
: On va mettre sur pied une tournée aux US pour les 15 ans. On
va travailler là-dessus très bientôt et faire quelques
shows aux States. Et enfin, peut-être au Japon ou en Amérique
du sud, on verra.
Tom
: On attend d'avoir un avion plus rapide afin que le vol jusqu'au Japon
ne soit pas trop long! Une fois cela fait nous irons là-bas !
(Rires)
Quelle
est l'ambiance sur cette tournée, avec les autres groupes, Demia,
ZUUL FX et Anonymous?
Gary
: C'est excellent!
Je pense que tout le monde passe du bon temps. Ce sont tous de bons
mecs. Et c'est aussi un bon concert, un bon package de groupe qui offre
une bonne soirée de musique et de divertissement à tous
ceux qui viennent aux concerts.
Vous
êtes donc de retour avec un nouvel album, "Age Of Tyranny
- The Tenth Crusade". Après ces 2 années d'attente,
quels ont été les retours de la part des fans et des médias
?
Tom
: Il a eu un très bon accueil. Depuis sa sortie nous n'avons
que des chroniques favorables, de très bonnes chroniques et ça
continue. Je pense qu'il y a des chansons sur cet album que les gens
apprécient vraiment. J'ai entendu des commentaires et ils ne
semblent pas écoeuré, c'est une bonne chose ! (Rires)
Gary
: Du point de vu de la presse c'est l'album qui a eu l'accueil le plus
favorable depuis "Foul Taste Of Freedom". On a reçu
comme 98% de bonnes chroniques sur ce disque et je ne me souviens pas
avoir vu cela depuis "Foul Taste Of Freedom". 15 ans passées
sur les routes et nous avons toujours un assez bon contrôle de
la qualité de notre musique et je pense qu'il est évident
pour les gens que nous avons toujours de la bonne musique à offrir
à nos fans.
Pourquoi
pensez-vous que cet album est si apprécié?
Gary
: Parce que c'est du putain de rock n'roll mec! (Rires)
Mais
selon vous, quelles sont les principales différences entre celui-ci
et les précédents?
Tom
: Simplement parce que nous vieillissons comme le bon vin!(Rires)
On s'améliore avec le temps.
Gary
: C'est difficile à dire. Pour chaque disque vous devez essayer
d'en faire un meilleur. Mais ça demande beaucoup de travail en
studio, c'est beaucoup de production, beaucoup de choses doivent bien
se passer. Et ça ne se passe pas toujours comme ça. Parfois
les étoiles et les planètes s'alignent correctement et
rien ne se passe comme prévu, ce sont donc des disques difficiles
à faire. Mais ça demande parfois de la chance en studio
en terme d'obtenir les bonnes tonalités, le bon état d'esprit
et la bonne production pour les chansons. Mis à part le fait
d'avoir des choses très solides pour "Age Of Tyranny",
nous avons aussi été un peu chanceux en studio. On n'a
pas fait beaucoup d'erreur.
Et
à propos des textes, pensez-vous qu'ils sont plus forts que sur
les disques précédents?
Gary
: Ouais je le pense!
Tom
: C'est probablement proche d'un concept album dans la façon
de l'avoir conçu. Habituellement il y a une diversité
de sujets, comme sur celui-ci, à la différence que cette
fois-ci, ils parlent tous du même thème. Oh je ne devrais
peut-être parler des textes, ce n'est pas à moi de le faire
! (Rires)
Gary
: On a toujours été un groupe très politique. L'ironie
de la chose est que plus les choses se dégradent aux Etats-Unis,
meilleurs sont les productions de Pro Pain. La qualité de nos
albums augmente avec la force de la tourmente dans notre propre pays.
Nos textes ont une place importante dans ce que nous faisons. On a toujours
été inspirés par les évènements qui
nous entourent, par ce qui se passe dans notre pays et dans le reste
du monde. Les politiques aux States affectent le reste du monde. Si
tout se passait bien à la maison, politiquement parlant, peut-être
que les disques de Pro Pain seraient plus personnels en ce qui concerne
les textes, et peut-être pas aussi directs.
Tom
: Je pense que c'est l'une de nos caractéristiques, même
si nous avons des influences diverses dans notre musique, on nous définie
comme étant hardcore, parce que c'est la véritable nature
de celle-ci. Ca doit parler de quelque chose, et pas des problèmes
de nos copines ou ce genre de truc. (Rires) Nous avons des raçines
hardcore et nous devons y faire coller quelque chose. Lorsque quelque
chose ne se passe pas normalement, il est important d'en être
conscient. Voilà ce que le punk rock a toujours été
et ce qu'est également le hardcore.
La
cover est une partie importante du concept de ce nouvel album, sur laquelle
on y voit un livre, peut-être la bible
Tom
: Peut-être! (Rires)
Gary
: Et bien il y a une sorte de corrélation entre des choses survenues
au cours de l'histoire et la bible. Je pense que c'est au choix du public
de chercher ou non ces choses, qu'elles soient d'ordre religieux, d'ordres
naturelles ou si elles sont dues à la manipulation de l'être
humain.
Pensez-vous
qu'avec ce disque vous êtes de plus en plus proche de groupes
comme Bad Religion, Ministry ou encore Fat Mike (NOFX) qui essaye de
faire grandir ses idées via les compilations "Rock Against
Bush" ?
Tom
: Je ne pense pas que nous ayons fait de quelconques ajustements pour
ce disque. Je pense que ce disque est du pur Pro Pain. Mais je vois
aussi les similarités. Mais nous n'avons jamais vraiment changé.
Il n'y a pas eu de métamorphose en groupe politique. Les groupes
que tu as cités sont bons et je pense que nous avons des similarités,
mais pas seulement depuis ce disque.
Gary
: Je pense que Pro Pain, en terme de texte, est plus profond que beaucoup
de ces groupe. Je pense que ces groupes font leurs trucs très
bien, mais certains d'entre eux ne font qu'effleurer la surface du problème.
Mais en même temps beaucoup de gens ne font qu'effleurer les choses
et même des artistes politiquement inspirés comme Don Henley
ou Neil Young. Pour moi, leurs déclarations sont juvéniles.
Si tu veux dire des choses politiques sur album et écrire à
ce sujet, tu te dois de vraiment savoir de quoi tu parles.
Que
pensez-vous de la politique interne de Bush mais aussi de sa politique
internationale ?
Tom
: Comme il vient de le dire il y a des grands artistes qui font des
chanson comme "Impeach The President" (Neil Young). De mon
point de vue, ils ne font que suivre afin de faire partie de la machine,
du jeu. Tout a à voir avec le fait de contenir les gens, tout
n'est fait que pour diviser et conquérir. Si on pouvait les mettre
sur un piédestal et leur dire "vous, vous vous bâterez
pour ce côté et vous autres, pour cet autre côté",
ils se rendraient compte entre-temps que tout est orchestré.
Personne ne prête vraiment attention à ce qui se passe
étant donné qu'il y a des combats dans les 2 sens à
propos de cette stupide propagande politique. Ils sont trop occupés
à parler du contrôle des frontières et de tous ces
points politiques. Enfin non, je ne devrais pas parler de la situation
des frontières, mais l'actualité est remplie d'un tas
de non-sens dont les gens ne se soucient pas vraiment, ce sont juste
des points politiques et c'est une sorte de camouflage afin de divertir
les gens et les éloigner des vrais problèmes.
Gary
: Vous savez, notre politique étrangère est complètement
niquée! Notre gouvernement n'est qu'une simple marionnette pour
les intérêts économiques, voilà ce que c'est
à la base. Afin de changer ça il faudrait pouvoir changer
les fondements de notre système, nous devons nous en débarrasser.
On ne peut définitivement pas laisser nos politiciens se faire
élire alors que leur principal problème sont les intérêts
des grosses sociétés, et non le peuple Américain.
Voilà le problème ! La seule façon de changer ça
est d'aller à la base du problème qui est principalement
notre système monétaire. Notre système est dirigé
par les banques internationales et les réserves fédérales
sont privées. Notre système tout entier est pourri, tout
le système monétaire l'est aussi. Ce sont les mêmes
gens qui dirigent notre système bancaire et monétaire
qui dirigent aussi la politique étrangère. Si on ne peut
pas se débarrasser des intérêt spéciaux,
essayons tout de mêmes de ne pas trop être influencé
par eux, ça pourrait commencer à faire changer les choses.
Mais d'ici que cela arrive, ça n'évoluera pas tellement.
Ca n'a pas beaucoup d'importance que ça soit Hillary Clinton
ou Barack Obama qui soit élu, ou encore
Tom
:
Mitt Romney
(Rires)
Gary
: Ca sera la même chose!
Nous avons 10 candidats potentiels, qui sont membres du CFR, le Conseil
des Relations Etrangères, ça sera donc la même chose.
Il n'y a donc aucune importance que vous préfériez Hillary
Clinton, Mitt Romney, ou qui que ce soit d'autre. Si vous choisissez
quelqu'un qui est membre du CFR, vous n'obtiendrez que des choses similaires
à ce qu'elles sont actuellement.
Comment
serait-il possible de changer cela selon toi?
Gary
: Vous devez voter pour une personne qui n'est en rien influencée
par les intérêt spéciaux, c'est à dire, quelqu'un
comme Ron Paul ou si vous souhaitez un Démocrate, peut-être
Dennis Kucinich. Il faut que ça soit aux gens suffisamment éduqués
de chercher cela. Et actuellement, la plupart des gens votent pour celui
ou celle qui a la plus belle coiffure. (Rires)
Tom
: C'est drôle, j'ai entendu une analogie avec Nascar, la course
de voiture. Vous savez, les sponsors sont situés tout autour
de la voiture. Si "Home Depot" (Détaillant mondial
de la rénovation) est sponsor, la voiture sera de couleur
orange et noire, et il y aurait écrit "Home Depot"
de partout sur la voiture. S'il se passait la même chose avec
les politiciens, ils devraient avoir leurs sponsors sur leur veste et
beaucoup d'entre eux ressembleraient exactement à la même
chose. (Rires)
Gary
: La plupart de nos politiciens, 95% d'entres eux, sont achetés
et payés comme des chevaux. Ils ne travaillent pas pour les gens,
ils travaillent pour les sociétés qui ont des intérêts,
certaines à l'intérieur même du pays, mais la plupart
du temps à l'étranger. Il ne faut pas être scientifique
pour comprendre ça.
Tom
: Nous ne chantons définitivement pas à propos de nos
copines ! (Laugh)
Gary
: Voilà pourquoi Pro Pain existe. Lorsque les choses sont un
peu turbulentes dans notre pays, nous avons beaucoup à dire sur
ce qui se passe. Lorsque les choses seront plus calmes et plus positives
pour les gens, alors peut-être que Pro Pain ne sera plus aussi
efficace.
Tom
: C'est un état d'urgence, nous prospérerons sur un sentiment
d'urgence et lorsqu'il est temps de faire bouger les choses, beaucoup
prennent un siège du fond, d'autres y montre de l'intérêt
et se bougent.
Gary
: Et les gens devraient plutôt faire bouger ce genre de chose.
Pensez-vous
que la nouvelle génération soit plus ouverte d'esprit?
Tom
: Je ne suis pas certains. J'ai été très déçu
lors des dernières élections aux Etats-Unis, parce qu'on
avait l'impression qu'il y avait un bon mouvement de la jeunesse et
ils semblaient très intéressés, mais les résultats
ont été très inefficaces, ils ne semblaient se
rendre compte de rien. Je ne sais pas s'ils se sont levés trop
tard le jour des élections ou si notre système électoral
est pourri, mais j'ai des doutes là-dessus également.
Je pense qu'il est très facile de le manipuler et de le corrompre.
Gary
: C'est vrai! Le système électoral électronique
est corrompu. Nous ne changerons malheureusement jamais pour le bon
vieux système papier, mais on en a besoin, afin que les élections
soient justes. Les Etas-Unis veulent toujours que les pays en voie de
développement aient un système d'élection juste
et honnête, au Panama ou au Nicaragua, mais notre propre système
est niqué ! Il est complètement corrompu ! (Rires)
Tom
: Pour en revenir à la nouvelle génération, ils
sont notre seul espoir. Je vois quelque lassitude en eux, et je vois
surtout chez la génération suivante, comme celle de nos
enfants, une augmentation du potentiel de chacun, je vois une augmentation
de l'intelligence. Il y a donc de l'espoir mais ils doivent être
éduqué en dehors de cette machine. Les parents doivent
vraiment leur inculquer une nature rebelle et les convaincre de savoir
ce qui est juste. Ils doivent écouter leur cur et faire
les bons choix.
Gary
: Je pense qu'aussi longtemps que Internet sera gratuit plus ce changement
pourra arriver rapidement. Parce qu'avec les informations
la vérité
est présente ! Si vous voulez comprendre de nos jours, nous n'avons
pas que la télé et les journaux, qui sont eux aussi contrôlés
par certaines sources. Maintenant nous avons Internet et on peut trouver
la vérité, si nous le voulons. Il y a beaucoup de gens
à la recherche de la vérité et ils trouvent toutes
les informations. C'est la meilleure chose que nous ayons, notre meilleure
arme est Internet, un échange d'idées et de découverte
de la vérité.
Tom
: Il y a un effort actuellement mis en place afin de restreindre Internet
pour tout le monde, et il est très simple d'en connaître
les raisons. C'est juste une question de pouvoir garder le contrôle.
Internet est le truc le plus dangereux pour les pouvoirs en place.
Gary
: C'est vrai! C'est aussi pourquoi ils font vite avancer les choses.
Ils se dissent que les gens découvrent tout, et doivent donc
agir vite. Voilà pourquoi toutes ces choses arrivent de partout.
Tom
: C'est assez incroyable de chercher des informations sur le net, puis
par la suite, allumer sa télé pour regarder le journal.
C'est ridicule, c'est une mascarade totale !
Gary
: Il y a seulement 2 ans, 33% des Américains pensaient que le
gouvernement Américain avait quelque chose à voir avec
le 11 septembre. Maintenant c'est plus des deux tiers !
Tom
: Ouais! 68% des Américains!
Gary
: C'est énorme! Les gens se réveillent enfin, l'Amérique
se réveille ! C'est donc très excitant, et je veux être
en première ligne.
Tom
: Ouais! (Rires) C'est drôle. On faisait cette analogie
dans les années 60 avec le mouvement hippie et la guerre. Ils
savaient comment protester. On plaisante sur notre propre compte en
disant que nous sommes les nouveaux hippie, des Skinheads mais néanmoins
des hippies ! (Rires)
Gary
: Les nouveaux hippies! (Rires)
Tom
: Ouais, c'est une nature rebelle, avoir l'habilité et la technique
de se rebeller et de protester. Il existe encore des manières
de protester et qui affectent.
Gary
: Nos textes parlent de notre responsabilité et de notre devoir
afin de faciliter que ce changement opère. En fin de compte,
quand les choses changent, nous sommes très fier d'avoir quelque
chose à voir avec ça.
Tom
: Il y a aussi une augmentation de la fierté dans ce groupe!
(Rires)
"Age
Of Tyranny" est votre 10ème album, cette tournée
marque vos 15 ans de tournées. Qu'est ce que ça représente
pour vous ?
Tom
: 15 années de montagnes Russes, des hauts et des bas. Depuis
un grave accident d'autobus jusqu'au Dynamo Open Air en 1996, notre
premier grand festival en face de centaines de milliers de personnes.
Le mode de vie est d'une nature extrême.
Gary
: Ca a été une aventure sauvage. Mais si je devais le
refaire je ne changerai pas la moindre putain de chose ! Tout simplement
parce que nous sommes assez fortunés d'avoir eu la chance de
faire cela durant 15 ans. Je ne prends pas cela pour acquis. Parfois
on a dû traverser des passes difficiles et avancer, rien n'est
jamais parfait même lorsque tu fais partie d'un groupe. Et comme
il vient de le dire, tout a ses hauts et ses bas. La vie c'est la même
chose qu'être dans un groupe. Personne n'a la chance d'être
dans un groupe comme Metallica, mais les groupes comme Pro Pain ont
aussi leur place. On a fait un bon truc durant ces 15 ans et avec un
peu de chance on sera encore là pour quelques unes de plus.
Tom
: Beaucoup de fierté vient de ces 15 années que nous avons
traversé du fait que l'on a fait tout ça selon nos propres
règles. Personnes ne nous a jamais dit quoi faire ou que notre
album n'était pas assez bon, ou qu'il n'aimait pas ceci ou cela
tout a été fait par nous-même, nous sommes les seuls
décideurs ! (Rires)
Quel
est le secret d'une telle longévité?
Gary
: Je pense que ça vient du fait que nous avons toujours cru en
ce groupe, on ne s'est jamais égaré. On a toujours eu
foi en la musique et dans le message de ce groupe et je pense que par-dessus
tout, nous l'aimons toujours et nous prenons toujours du bon temps,
bien qu'en écoutant un disque de Pro Pain et en lisant les paroles,
on voit que c'est sérieux. Mais nous avons aussi beaucoup de
plaisir. Voilà l'un des principaux ingrédients, le facteur
fun !
Tom
: Ce qui fait aussi partie de ça est que depuis le début,
on n'a jamais été un groupe à rentrer direct à
l'hôtel après le show avec des escortes. On a probablement
bu une bière avec chaque personne ayant acheté un album
de Pro Pain. Je veux dire par-là qu'on traîne dans la salle
avant et après le show. C'est un autre aspect de notre plaisir.
On a eu l'opportunité de voyager à travers le monde entier
et de rencontrer beaucoup de gens et de se faire de nouveaux amis. On
s'est fait beaucoup d'amis, et c'est ce qu'on a toujours fait depuis
le début. Un fan de Pro Pain est tout simplement un pote de Pro
Pain.
Gary
: Il y a quelques jours en Suisse, on a entendu des gens dire que c'était
leur 26ème concert de Pro Pain, ou que celui du lendemain allait
être leur 11ème
(Rires)
Haha
c'est mon premier!
Tom
: Mais par le dernier je parie! (Rires)
Gary
: C'est quelque chose d'énorme d'avoir des fans comme ça,
qui nous suivent dans notre carrière. C'est une vraie passion
que de faire ça, et ils ont hâte que le groupe revienne
une nouvelle fois pour jouer. Si ça n'est pas quelque chose de
trop vieux pour eux, ça ne sera jamais quelque chose de trop
vieux pour nous. Tant que cette fan base sera là pour nous, nous
serons là pour eux. Aussi longtemps que la barre sera tendue
! (Rires)
Peut-être
que votre longévité vient de votre style de musique, sorte
de mix entre metal et hardcore, un crossover
Gary
: Pro Pain n'a jamais été un groupe à la mode.
Je pense que cela à aussi à voir notre longue carrière.
On n'a jamais trop prêté attention à ce que faisaient
les étoiles de la scène, on fait simplement notre truc.
Je pense que beaucoup de gens apprécient cela. On n'a jamais
été le plus gros groupe, mais on n'a jamais été
le plus petit non plus. Mais on a toujours eu assez de cette solide
et fameuse fan base pour nous pousser durant 15 ans. C'est énorme
!
Tom
: Il y a comme une qualité isolationniste chez Pro Pain. Il est
très difficile de nous mettre dans une catégorie. Avec
un flingue sur la tempe je répondrais que nous sommes un groupe
hardcore. C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est l'essence
même du groupe, mais il y a tellement d'influences, nous sommes
un groupe de rock avec beaucoup de metal dans notre musique, mais il
est très difficile de dire que Pro Pain est un groupe crossover
ou de metalcore, ou de hardcore, ou peu importe. C'est très compliqué
de nous catégoriser. Dans cette position toutes les catégories
seront un jour ou l'autre au top et ça changera. L'un sera à
la mode et un autre prendra sa place. Et nous, nous sommes toujours
au milieu de tout ça, du fait qu'on ne sait pas trop où
nous mettre et personne n'y prête vraiment attention.
Dans
un sens je pense que vous avez dû inspirer des groupes comme Born
From Pain, Hatebreed, ou Throwdown
Ils peuvent être perçu
comme les fils de Pro Pain en un sens
Gary
: Peut-être que nous avons effectivement inspiré beaucoup
de groupe de metalcore à cause du mix hardcore/metal, mais c'est
simplement un crossover. La presse l'appelle aujourd'hui metalcore,
ils ont ajouté une façade fraîche au truc. J'ai
toujours été un artiste crossover, même depuis le
temps de mon ancien groupe. Je jouais dans Crumbsuckers à New
York. On était comme les pionniers de la scène crossover.
Ouais, c'est ça ! Je suis le parrain de la scène crossover!
(Rires)
On
peut aussi voir un revival du thrah metal crados et rapide, avec des
groupes comme SSS, Municipal Waste
Pensez-vous que vous avez pu
influencer cette nouvelle scène crossover ?
Gary
: On ne sait jamais! La scène crossover a toujours eu une place
bizarre dans la globalité de la scène car beaucoup de
gens se plaisent à penser d'eux-mêmes qu'ils sont des puristes
en affirmant qu'ils sont uniquement hardcore, ou seulement metal. Pour
moi ça veut surtout dire que t'es fermé d'esprit. Vous
vous devez d'apprécier les choses simplement pour ce qu'elles
sont. J'aime toutes les musiques, la country, le classique, le jazz,
un peu de rap, la pop, du hardcore, du metal, du black, du death
Un peu de tout.
Tom
: Ca fait partie de l'aventure spirituelle. Il y a possibilité
de tout connaître. Vous pouvez expérimenté tout
ce que le monde a à offrir et pas seulement dire, "Ca c'est
pour les tarlouzes !" (Rires) C'est ridicule.
Parfois
l'image est plus forte que la musique. Pour simple exemple, pour moi
le hip hop fait partie des racines du hardcore, et la plupart des hardcore
kids déteste le hip hop
Tom
: C'est vrai!
Gary
: Absolument!
Tom
: C'est incontestablement la force de la musique.
Gary
: Le hardcore c'est le hip hop des blancs.
Tout est lié avec la vie dans la rue, c'est un truc urbain. C'est
la même chose, les mêmes racines. L'un est majoritairement
noir et l'autre majoritairement blanc. C'est pourquoi on a Biohazard
et Onyx. (Rires)
Tom
: La même chose peut être dite concernant
Gary
:
Pro Pain et Ice-T ! (Rires) (NDLR : Ice-T à fait
un guest sur le titre "Put The Lights Out" tiré de
l'album "The Truth Hurts" de Pro Pain en 1994)
Tom
: Par le passé il y avait Troy Lee Parker ou encore
Harry
James. Des choses différentes avec le même esprit.
Gary
: Les groupes hardcore doivent définitivement respecter le hip
hop. S'ils n'aiment pas la musique ils se doivent tout de même
d'en respecter les fondements car c'est la même chose. Si ce n'est
pas le cas, cela signifie qu'ils ne respectent pas les fondamentaux
du hardcore, c'est la même chose !
Tom
: Tu sais ce que ça signifie ? Ca signifie surtout qu'ils n'ont
aucun groove
Ils ne tapent jamais du pied! (Rires)
Durant
ces dernières années, tous les groupes ont fait un DVD.
Qu'en est-il pour vous ?
Tom
: DVD? Je suis encore entrain d'essayer de mettre l'heure à jour
sur mon magnétoscope. Il n'arrête pas de clignoter à
12.00! (Rires) Dès que j'arriverai à modifier l'heure,
je passerai à autre chose ! (Rires)
Gary
: J'aimerai faire un DVD. On en a sorti un en 2001, il y avait quelques
uns de nos clips et un concert. Mais il n'était pas très
pro. Je veux dire par-là que c'est Nuclear Blast qui a insisté
pour qu'on en fasse un. Je leur ai dit que s'ils voulaient envoyez une
équipe pour filmer le show, qu'il le fasse ! Et ils ont envoyé
un mec avec une seule caméra. (Rires) Voilà ce
qu'il est ! Un seul angle pendant tout le concert. Je pense que ça
a du coûter les yeux de la tête à Nuclear Blast et
je pense qu'ils ont du amasser pas mal de pognon avec. Mais je voudrai
vraiment en faire un, plus professionnel sur lequel le groupe aurait
la main mise. Je veux prendre mon temps pour le faire. Ce groupe a beaucoup
de facettes différentes et je voudrai y inclure des trucs plus
personnels, en faire un bon résumé de ces 15 années
en y incluant des trucs différents qui se sont passées
sur les routes, peut-être des scènes backstage
tout
en le rendant fun et intéressant, avec un bon son, et en montrant
toutes les faces du groupe. Cela va prendre du temps pour le faire,
je pense.
Tom
: C'est quelque chose que nous voulons faire nous-mêmes comme
il vient de le dire. Lorsqu'on parle d'un DVD il comporte généralement
du live. Et c'est assez difficile, cela signifie qu'il faut emmener
d'autres gens avec vous sur la route, avec beaucoup de matos et des
gens pour s'occuper de celui-ci. C'est assez compliqué de mettre
ça sur pied pour le faire correctement. Nous sommes un groupe
très occupé et ça n'a jamais été
une priorité. Mais je pense que lorsque nous aurons une période
appropriée, nous ferons quelque chose de bien, avec peut-être
un système sur notre site Internet qui permettrait aux gens de
nous faire parvenir les images qu'ils ont filmé depuis la fosse
et d'autres trucs qu'il serait intéressant de sortir, autre qu'un
simple concert. Je veux dire par là que nos fans ont vu des centaines
de nos concerts et nous souhaiterions quand même en présenter
un sur DVD afin qu'ils puissent l'avoir à la maison, mais ça
devra être quelque chose de spécial.
Ok,
on attendra! (Rires)
Tom
: (Rires) Pour toutes les bonnes choses il faut être patient
!
Pour
terminer, vous souhaiteriez dire quelque chose à la nouvelle
génération qui découvrirait peut-être Pro
Pain ce soir ?
Gary
: Et bien, si c'est leur première expérience avec Pro
Pain live, j'espère qu'ils apprécieront le show. Je pense
que ça sera effectivement le cas, je pense que le groupe se montre
très pro sur scène et hors de scène. Je pense qu'on
arrive à apporter de bonnes choses à la foule. Je pense
qu'ils apprécieront. Et pour les fans les plus anciens, bah ce
sont les plus anciens, alors ils savent à quoi s'attendre.
Tom
: Et pour tous
MERCI de nous avoir permis de faire cela depuis
aussi longtemps.
(NDLR
: une fin en français !)
Gary
: Merci beaucoup!
Tom
: Très bien!
Gary
: Vive la France! (Rires)
Interview
O.S.
Traduction Manu
|