Vous êtes actuellement en Europe. Alors ?...
...
Ouais cest le premier concert. On était en Amérique
du Sud ya 1 semaine. On a fait 3 concerts au Brésil, 1 en
Argentine, 1 au Chili et 1 en Colombie. On a eu 7 jours off et on est
venu ici.
Comment
sest passé cette tournée sud américaine?
Ah,
cétait incroyable ! La dernière fois que nous
sommes allés en Amérique du Sud était il y a 8
ans. Au Brésil cétait dément, lArgentine
est lun des meilleurs endroits où jouer, et nous sommes
allés au Chili et en Colombie pour la première fois et
cétait vraiment excellent, cétait tout simplement
incontrôlable.
Ils
devaient vraiment vous attendre là-bas...
Ouais,
cétait comme être dans un film de zombie. On se baladait
dans la salle et il y a avait un monde hallucinant. Dès quils
nous voyaient ils sattroupaient autour de nous. Cétait
assez flippant parfois...
On
a vu sur le net quau Brésil et en Amérique du Sud,
le hardcore était très populaire...
Oh
que oui ! On y était ya 8 ou 10 ans, cétait
assez populaire et puis ça
sest cassé la gueule mais il y a maintenant un regain dintérêt.
Ils ont
toujours eu leur scène mais ils nous disent quelle est
de plus en plus
grosse.
Vous
avez joué avec des groupes locaux là-bas?
Ouais
nous navons joué quavec des groupes locaux, mais
je ne sais pas comment prononcer leurs noms. On a joué avec tellement
de groupes, il y en avait tellement de bons, cest dingue !
Vous
venez juste de sortir Death To Tyrants. Quel en a été
laccueil par les fans et les médias ?
Concernant
les fans cétait excellent. Mais également en ce
qui concerne les médias, ce qui est très bien. Cest
bizarre, avec tous les disques quon a sortis sur Fat, les critiques
les ont toujours aimés, mais pour ce qui est de nos fans, pour
divers raisons, ça a toujours été assez varié
concernant les retours. Certains dentres eux les aimaient, dautres
naimaient pas le fait quils sortent chez Fat Wreck Chords.
Puis nous avons quitté Fat et nous sommes maintenant sur Century
Media ici en Europe, et tout le monde semble aimer la direction dans
laquelle nous sommes allés avec Death To Tyrants,
qui était plus un retour aux sources.
Nous avons ajouté ce que nous avons appris au fil des années,
en expérimentant et en y ajoutant notre son originel. Nous sommes
de retour avec un album que nous pensons être très solide.
Nous voulions quil soit solide car il sort cette année,
année de notre 20ème anniversaire.
Nous
pensons effectivement que Death To Tyrants est lalbum
le plus solide de Sick Of It All. Il est catchy, les chansons sont intéressantes
et les textes possèdent des messages peut-être plus forts
que ceux de Life On The Ropes. Penses-tu que ce nouvel album
soit les racines de Sick Of It All ?
Ouais,
comme je lai dit nous avons apporté ce que nous avons appris,
ce que nous avons expérimenté durant toutes ces années,
et nous voulions revenir à un hardcore direct. Nous avons simplement
mélangé tout ça et on en est très fier.
Dans
le livret on peut y lire des phrases de Marshall McLuhan, et William
Lloyd Garrison. Tu peux nous en dire plus sur eux et sur les messages ?
Le
truc, cest que nous ne connaissons que quelques phrases de ces
gens. Je ne connais pas toute leurs histoires. Je savais que cette question
allait tomber et je narrêtais pas de me dire que « je
devais en lire plus les concernant ». Et je ne lai
jamais fait. On voulait simplement des témoignages forts contre
la tyrannie, et on avait des tonnes de phrases de personnages importants
de lhistoire, et nous aimions simplement la façon dont
celles-ci sont faites.
Est-ce
que le nom de lalbum est une allusion à George Bush?
Tout
le monde peut lappliquer à lendroit où il
vit. Nous voulions simplement faire un état des lieux fort :
il est temps de faire du changement. Nous nappelons personne à
aller tuer le président ou peu importe le chef dEtat. Cest
plus un essai de changement. Je pense finalement quaux Etats-Unis,
les gens commencent à voir que ladministration se fout
deux, et quils nen ont rien à branler des gens.
Tu
peux justement nous en dire plus sur les textes?
Cest
très politique. On a toujours eu des chansons politiques mais
cétait simplement un ressenti des dernières années.
Tout est sorti sur cet album, cest comme un appel au réveil.
Nous avons écrit selon notre position, en tant quAméricain,
mais encore une fois, la plupart des gens peuvent les appliquer à
leur vie, nimporte où. Sur cet album, le message est beaucoup
plus clair. On verra ce que sera le prochain mais il sera encore plus
brutal.
Et
vous avez décidé de travailler avec Tue Madsen cette fois.
Pourquoi vouliez vous bosser avec lui ?
On
cherchait un bon producteur. Ca devait être Zeuss, qui a travaillé
avec Hatebreed, Madball et je crois quil a fait le dernier Terror.
Il voulait travailler avec nous et nous y avons pensé, mais le
timing nétait pas bon. Il était très occupé
lorsque nous étions libres, et lorsque quil était
prêt nous devions partir en tournée. Mais nous aimions
le travail de Tue Madsen avec The Haunted, Born From Pain, nous aimons
son son. Il est venu nous voir et nous a dit quil aimerait bien
bosser avec nous. Il est venu nous voir en concert en Europe histoire
de voir ce que nous étions sur scène. Il a dit :
« Lorsque vous aurez besoin de moi, je mets tout de côté
et je prends un avion pour les States ». On a donc fait ça
avec lui. Nous sommes devenus potes et je pense quil a fait du
bon boulot. Et nous parlons de faire le prochain ensemble.
Penses-tu
que ce nouvel album sonne du coup plus metal?
Ouais.
Il nous a apporté ce dont nous avions besoin, un son plus gros,
plus dur. On a essayé de le faire nous-même sur Life
On The Ropes. Mais il en est ressorti brouillon. Je naime
pas le son mais jadore les compos. Nous verrons ce quil
se passera pour le prochain. Nous navons pour le moment pas les
idées bien claires sur ce que nous avons fait sur Death
To Tyrants. Nous devons prendre du recul.
Comme
tu las dit vous êtes passé de Fat Wreck à
Abacus/Century Media. Pourquoi ce choix ?
Nous
sommes restés chez Fat les 6 ou 7 dernières années,
ils nous ont bien traités, bien payé et ceux sont de très
bonnes personnes avec qui bosser, mais ils ne savaient pas comment être
proche de la scène hardcore et nous perdions des opportunités.
On était satisfait, il ny avait pas le feu, pas détincelles
entre nous, mais nous avions vraiment besoin de faire un changement
pour être de nouveau excité. Chez Fat tout était
facile : « Vous voulez faire un nouvel album ?
Voilà de la tune ! Faites ce que vous voulez ! ».
Et nous avons toujours été bien payés avec les
royalties mais ce nétait pas excitant. Nous voulions du
changement. Abacus commençait tout juste et nous aimons des groupes
de ce label et certaines de leurs idées. Nous savions que nous
allions travailler avec Century Media en Europe. Cest quelque
chose à laquelle nous avons toujours pensé et tout est
arrivé au bon moment.
Ils
ont Ignite, Backyard Babies, beaucoup de styles différents...
Sworn
Enemy aussi... Cest un bon mixe de groupe.
Vous
vouliez avoir le sentiment dun nouveau départ ?
Ouais !
Je pense que ça se sent sur lalbum, à quel point
nous étions motivés par lécriture.
Vous
êtes reparti pour 20 ans !
(Rires)
Ouais !
Sur
la chanson Forked Tongue, Freddy de Madball est en guest.
Tu peux nous raconter lhistoire derrière ce featuring ?
Madball
est pour nous notre groupe hardcore préféré. Lorsque
Madball a commencé cétait assez drôle, les
mecs de H2O, de 25 Ta Life... étaient sur scène, Pete
et moi étions dans le pit entrain de dancer. Je suis trop vieux
maintenant... Mais quand Madball jouait, on était les premiers
dans le pit avec Pete, on devenait dingue, on passait du bon temps.
Tout le monde était sur scène et nous étions dans
ce putain de pit. Madball est vraiment notre groupe préféré...
On a toujours voulu faire quelque chose avec Freddy et par malchance
ils étaient en tournée au moment de lenregistrement.
Mais ils devaient jouer à New York le lendemain, et ils ont eu
un day-off. Freddy est venu au studio. Sa femme était malade,
il navait quun day-off à New York mais il est quand
même venu pour faire ses prises, on a passé du bon temps
et le soir daprès on est allé voir Madball. Ca sest
bien goupillé.
Et
vous allez tourner prochainement avec Madball...
Ouais
en novembre et décembre, je pense quon doit faire une tournée
ensemble.
Mais
à priori il ny a pas de dates en France, il semblerait
quil y ait un problème de promoteurs sur les tournées
organisées par MAD...
On
a bossé avec MAD il y a plusieurs années de 1992 à
1995 ou 96. Puis nous les avons quittés et nous avons essayé
plusieurs agence de booking. Autant que de labels. Nous savons quil
y a des problèmes avec MAD mais cest un lien familial.
Nous savons quil y a des problèmes, et que des erreurs
sont commises, mais on leur donne le bénéfice du doute.
On a grandit ensemble dans cette scène.
Il
semblerait quil y est une forte demande à vous faire jouer
actuellement...
Nous navons pas fait de tournée en club sur ce nouvel album,
nous ne sommes là que pour faire les festivals. Cest pourquoi
nous revenons en France en novembre même sans Madball. Jaurai
aimé que Madball puisse être là, ça aurait
été énorme !
Et
vous avez déjà tourné avec Madball par le passé?
On
a fait des shows mais jamais de tournée complète, ce qui
est vraiment étrange! Jaurai souhaité quil
y est plus de concerts, il ny a dû y avoir que 8 ou 10 shows
avec Madball.
La
dernière fois que nous avons rencontré Freddy on lui a
demandé ce quil pensait de certains groupes de hardcore.
Concernant SOIA, il a dit :
« L'un des groupes les plus important en provenance de
New-York, avec Agnostic Front et des groupes comme ça. Ils ont
définitivement aidé à faire apparaître New-York
sur la carte, et c'est un des meilleurs représentants du New-York
hardcore, l'empire du New-York hardcore. Ils sont devenus légendaires,
définitivement un groupe que j'adore, un groupe qui a contribué
à l'essor du hardcore avec Agnostic Front, et maintenant avec
nous etc, etc.... Si vous êtes dans le hardcore et que vous ne
connaissez pas Sick Of It All, vous avez des problèmes... »
Wow !
Cest cool ! Cest excellent! Si vous êtes
dans le hardcore et que vous ne connaissez pas Sick Of It All, vous
avez des problèmes... » (Rires)
Cest très sympa, je suis flatté!
Peut-être
seras-tu à ton tour en guest sur le prochain album de Madball...
Jaimerai
bien ! Ca sera un putain de truc ! Legacy leur
dernier album est un album incroyable. Jespère quil
les a aidé, je sais que ça marche plutôt bien aux
States. Ils ont fait pas mal de concert avec des groupes de metal, ils
ont donc joué devant beaucoup de gens. Cest quelque chose
que nous faisions mais plus depuis un petit moment. Nous sommes dans
une situation étrange : on a u nom bien implanté
mais on ne ramène plus personne en dehors de la scène
hardcore aux Etats-Unis. On a toujours quelques fans de metal qui viennent
nous voir bien sûr, mais pour les tournée ils nous veulent
toujours en tête daffiche. On peut le faire mais gagne t-on
de nouveaux fans ? Nous voulons évoluer ! Beaucoup
de groupes de métal ne veulent pas tourner avec des groupes de
hardcore car les groupes de hardcore sont beaucoup plus excitant sur
scène, il y a plus de mouvement. Regardez Lamb Of God par exemple,
cest un très bon groupe, qui fait de la très bonne
musique mais sur scène il ny a pas beaucoup de présence,
ils ne font que secouer la tête et le chanteur est statique. Beaucoup
de groupes ont peur si tu mets en ouverture des groupes comme Madball
ou Sick Of It All. Par exemple, les mecs de Rancid qui sont de très
bons potes, nous ont dis : « On déteste jouer
après vous les gars ! On doit vraiment se défoncer ! »
Aurais-tu
une explication sur le fait que le hardcore est en pleine expansion
mais aussi que Madball et Sick Of It All ont sorti leurs meilleurs albums ?
On
le devait ! Il y a beaucoup de jeunes groupes qui arrivent. On
devait montrer à tout le monde que nous étions toujours
au top. Cest dur car ces jeunes groupes arrivent et font des trucs
incroyables, partout dans le monde. Lorsque nous étions en Amérique
du Sud il y avait un groupe dont le nom en portugais signifiait « Hatred ».
Cest un putain de groupe avec un côté un peu metal
mais clairement hardcore, et le tout était mixé de façon
excellente et cétait très original. En début
dété nous étions en Bulgarie et je ne me
souviens pas non plus des noms, mais encore une fois il sagissait
dune nouvelle génération de très bons groupes.
Avec un peu de chance ils tourneront ailleurs quen Europe de lEst,
quils viendront en Allemagne, en France et que tout le monde puisse
les voir.
Tu
nes pas trop fatigué par les tournées et la conception
des albums ?
On
a prie un bon moment pour se poser et écrire Death To Tyrants,
on est maintenant excité dêtre à nouveau sur
la route. Après Scratch The Surface et Built
To Last et certains autres albums, on tournait pendant 11 mois
et on ne se posait que quelques semaines. On faisait des festivals la
plupart du temps, on devait donc voler jusquen Allemagne pour
2 semaines puis retourner à la maison pour 3 semaines et reprendre
un vol pour lAmérique du Sud pour 1 semaine, puis on rentrait
à nouveau pour 1 semaine... Maintenant nous venons ici pour 1
mois...
Tu
connaissais sûrement Sob (ancien guitariste assassiné
de Merauder), aurais-tu une anecdote marrante à nous confier
le concernant ?
On
le connaissait depuis des années ! On a grandit ensemble.
Je me souviens simplement du fait de lavoir vu grandir au fil
des années, voir ses cheveux pousser... Il prenait toujours du
bon temps, il souriait tout le temps, cest ce dont je me souviens.
Est-ce
quelque chose de particulier que de jouer avec Agnostic Front aujourdhui ?
Ouais !
Cest vraiment excitant de voir nos potes que nous navons
pas vus depuis quelques temps. On a fait une tournée aux States
avec Hatebreed, Agnostic Front, Madball et Chimaira, le groupe de métal.
Cétait vraiment cool dêtre en tournée
avec eux.
Tiens
justement tu as entendu le nouveau Hatebreed?
Non
pas encore, jai juste entendu une chanson du nouveau Terror. Jai
bien aimé. Je nai rien entendu dHatebreed, je sais
simplement quils ont un single appelé « To The
Threshold », mais je ne lai pas encore entendu.
Cest
un bon album. Et tu as entendu lalbum dIcepick ?
Ils
étaient supposés venir avec nous sur cette tournée
mais Jamey avait des trucs à faire avec Hatebreed. Jaurai
bien aimé, ça aurait très cool. Ezec a dit à
MAD quil voulait être dans le bus de Sick Of It All. Il
était roadie pour nous par le passé sur sa première
tournée en 1993. On la emmené à travers tous
les States, cétait cool !
Interview O.S. & Manu
Traduction Manu
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