Avant
de commencer, il est important de vous demander ce que cela fait d'avoir
le nom de votre groupe inscrit en grandes lettres rouges à l'entrée
de l'Olympia ?
Oh, je n'ai pas encore eu le temps de sortir, je l'ai aperçu
en arrivant. C'est clair que je dois y aller et prendre une photo. Mais
vous savez, je dois avouer que je ne connais pas très bien cet
endroit. Je devrai en savoir plus. Je sais qu'Edith Piaf a rendu cet
endroit célèbre dans le monde entier. Les Beatles ont
joués dans cette salle, et pleins d'autres grands artistes.
Ce soir vous ouvrez pour les Dropkick Murphy's, combien de dates faites
vous avec eux ?
Je crois qu'en tout nous les suivons sur 9 dates. Nous avons pas fais
de concerts en ouvertures en Europe depuis très longtemps. Je
pense même que c'est une première pour nous en Europe.
Nous avons beaucoup tournés avec eux aux Etats-Unis mais jamais
ici. Ca fait un moment que nous voulions le faire ici car ça
marche vraiment bien aux US. Je pense qu'ils aiment le fait que nous
soyons agressif et que nous chauffons bien le public. Je pense vraiment
que les 2 groupes se complètent ainsi. Certains de leurs fans
ne comprennent pas très bien notre musique mais le côté
agressif le chauffe bien !
Combien de temps allez-vous jouer ce soir ?
45minutes. C'est une bonne durée pour nous. J'aimerai que plus
de concerts hardcore puissent être un peu plus cours. Certaines
fois, quand vous voyez un groupe, peu importe quel style de musique
ils jouent, une fois que vous dépassez la marque d'une heure,
vous commencez un peu à vous ennuyer. C'est ce que je pense personnellement,
peut être est ce du à mon manque d'attention ! Donc j'aimerai,
même quand nous sommes en tête d'affiche, que nos sets soient
un peu plus cours. Vous pouvez ainsi les rendre plus intenses, plutôt
que de broder pendant des heures. Certaines fois, on nous demande de
jouer 1h30, je pense que l'énergie n'y serait plus. C'est trop
pour l'audience de rester dans le show si longtemps. Je pense que c'est
la même chose en métal. Les Dropkicks eux jouent plus longtemps.
Mais certaines de leurs chansons sont très mélodiques.
Elles ont différentes dynamiques, c'est plus varié. Ils
ne se contentent pas de jouer des chansons au tempo soutenu ! Ils cassent
les rythmes et ont tout un panel d'ambiances qui rendent leurs shows
plus entrainants.
Quelques jours plus tôt vous étiez à Montpelier
et vous avez joué des chansons du nouvel album, allez vous en
jouer ce soir ?
Oui, on joue 2 nouvelles chansons chaque soir.
Parlez nous un peu de ce nouvel album intitulé
" Based on a true story " (basé sur une histoire
réelle) ? Que signifie ce titre ?
Ce titre est tiré d'une des chansons de l'album. Elle raconte
l'histoire de certains de nos amis avec lesquels nous avons grandis,
qui viennent du même milieu que le notre, et qui ont choisi, à
un certain moment, un chemin différent du notre et ont mal tournés.
Ils sont devenus des criminels, ils trainaient avec de mauvaises personnes
sans réfléchir à ce qu'allaient devenir leurs vies.
Et pour nous c'est un sentiment bizarre, car nous n'avons jamais voulu
ça pour nous, nous ne voulions pas suivre ce chemin. On voulait
des choses positives vous savez. Et c'est toute l'idée de ce
titre. Nous ne disons pas que le groupe Sick Of It All est basé
sur une histoire réelle, bien que nous aimons à croire
que nous sommes des personnes authentiques. On ne parle pas d'un monde
fantaisiste. On écris toujours sur des fais réels. Mais
ce titre en particulier à avoir avec cette chanson, qui parle
de personnes réelles, ayant vécues de vraies vies et qui
ne sont malheureusement plus avec nous.
Cela va-t-il être le thème général
de tout l'album ?
Non. Nous n'avons jamais vraiment fait d'album concept. Bon " Death
to Tyrans " s'en rapproche un peu, à cause de la situation
politique. Il y avait donc quelques chansons qui parlaient de cela,
vous savez, l'administration Bush, et ce que pensait l'Amérique
de tout ça. C'était un peu différent. Mais cette
fois ci, chaque chanson à son propre message.
Cet album va-t-il parler de l'élection
du président Obama ?
Il y a une chanson intitulée " Good cop " qui parle
d'Obama. Parce que chaque fois que vous voyez un policier, vous avez
toujours celui qui est un peu rude, et un autre qui a toujours le sourire,
comme dans les films. C'est le sentiment que l'on a avec Obama. Il représente
le même vieux système, mais avec un visage différent.
Mais en fait, c'est toujours la même chose qui se répète
encore et encore. Toute l'idée de changement, nous ne pensons
pas que cela va arriver pour les américains.
Quand il a été élu, en France nous avions le sentiment
que tout le monde chez vous était très enthousiaste d'un
tel résultat. Après quelques temps, avez-vous remarqué
de réels changements ?
Le seul changement que j'ai remarqué c'est que les gens sont
maintenant beaucoup plus ouverts à s'afficher en tant que raciste.
Vous savez, il y a tellement de personnes contre Obama, que vous vous
demandez pourquoi ils haïssent ce gars autant. Qu'a-t-il fait pour
mériter tant de haine ? Vous êtes rapidement amené
à penser que toute cette haine qui se déverse sur lui
n'est en fait que du racisme à l'état brut. Donc beaucoup
d'américains ont montrés leur vrai visage et à
quel point ils pouvaient être mauvais après cette élection.
Nous avons entendu dire, qu'il était en
train de réformer le système de santé américain.
Pensez-vous que cela va être difficile de faire évoluer
les choses ?
Je pense que le problème aux Etats-Unis est que les corporations
dictent les actions du gouvernement. Ca a toujours été
le cas je pense. Les guerres ont toujours débutées pour
que ces corporations puissent gagner de l'argent et avoir ce qu'elles
désirent. Au moins les compagnies américaines. Comme à
l'époque de l'impérialisme, les compagnies américaines
prennent ce qu'elles veulent en faisant appel à l'armée.
Et en quelque sorte, le gouvernement est manipulé par ces corporations,
et le peuple est manipulé par le gouvernement qui leur fait croire
que tout ce qui se passe est pour leur propre bien. Dans la réalité,
ça ne sert uniquement qu'à apporter un certain style de
vie, vous savez, conduire vos grosses voitures qui consommes énormément
d'essence, et ne pas s'en soucier. Ils veulent que les gens aient cette
mentalité de consommation où ils pensent qu'ils peuvent
vivre bien au delà de leurs moyens. Ils donnent une fausse idée
de la manière dont les américains devraient vivre.
Donc vous dites que rien n'a changé. Mais
durant vos voyages à travers le monde, avez-vous remarqué
une différence dans la manière dont les gens perçoivent
les américains après cette élection ?
C'est la première fois que je remarque une sorte de bon sentiment
envers les américains. Avant vous n'auriez jamais vu un t-shirt
avec la tête d'un président dessus. Mais maintenant il
y a tout un marketing autour de lui, cela viens aussi du fait de la
question raciale, beaucoup de pays voient en lui un moyen de booster
leur groupe ethnique. D'un point de vue éthique, les gens se
sentent un peu fier. Et c'est une bonne chose. J'étais prêt
pour que Jessy Jackson soit président dans les années
80. Je pensais qu'il était vraiment cool il y a déjà
30 ans.
Ne penses tu pas que c'est un peu comme dans le
milieu du show-business, en façade tout est beau, mais en coulisse,
rien ne change vraiment ?
Je ne voie pas les choses changer. Le fait que le système américain
soit basé sur un fonctionnement à 2 partis, là
est le vrai problème. Car peut importante qui soit le plus gros,
ils auront toujours le contrôle sur ce qui se passe. S'il n'y
a pas de meilleures chances pour au moins un troisième partie
de rentrer dans la course, et ainsi de donner du challenge aux deux
autres, malheureusement rien ne changera. C'est pour cela que je vote
toujours indépendant. J'ai toujours envie de voir un troisième
parti mettre un peu de piment dans tout ça. Mais les démocrates
et les républicains ont une telle main mise sur le paysage politique,
à cause de tout leur argent et du pouvoir qu'ils ont sur les
médias, que cela semble impossible pour un troisième parti
d'avoir le moindre impacte.
A propos du nouvel album, qui l'a produit ?
Tu Madsen, la même personne que pour l'album précédent,
Death to Tyrans. Mais cette fois ci nous sommes allé l'enregistrer
chez lui au lieu de le faire venir à New York. On est donc partis
au Danemark enregistrer à Copenhague. C'était juste à
côté de l'endroit ou Metallica a enregistré Master
of Puppets et ride the Lightning. Nous pensions que cela aiderait à
mettre de l'ordre dans nos idées !! (éclat de rire)
En quoi cela a-t-il été plus profitable
pour vous de faire le déplacement plutôt que de le faire
venir à New York ?
Eh bien déjà au niveau financier, ça c'est révélé
être bien moins cher. Il ne facture pas autant quand il travail
dans son propre pays. Ca a donc été un plus pour nous.
Sinon c'est sur que nous aurions préférés rester
à NY parce que je préfère être avec ma famille
tout les soirs, au lieu de ça, j'ai passé 3 semaines au
Danemark.
Vous avez choisi la même personne car vous
aimiez le son de l'album précédent ?
Bien sur pour le son ! Il comprend ce qu'il faut faire dans le hardcore.
Et je ne parle pas juste de Sick Of It All, tous les autres groupes
de hardcore que je ai entendu et sur lesquels il a travaillé,
son boulot est fabuleux. Il sait retranscrire cette énergie dont
la musique a besoin. Je ne sais pas ce qu'il fait vraiment, mais il
y a une grosse différence avec toutes les autres personnes avec
qui nous avons collaborées précédemment.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Nous devons attendre que l'album sorte. C'est assez dur car la prochaine
tournée que nous avons est en Angleterre en première partie
de AFI. Ca va être intéressant de voir comment leur public
réagis à notre musique. Car jouer avec eux aux Etats-Unis
c'est un peut tout ou rien. Certains soirs sont vraiment super et d'autres,
le publique nous regarde comme si nous venions d'une autre planète.
Mais ca va être intéressant, et surtout nous allons avoir
l'occasion de jouer devant des audiences importantes, et donc on espère
gagner de nouveaux fans. On essaye d'aller voir un peu au delà
du public hardcore.
Et quand va sortir l'album ?
Le 20 avril. C'est ce qui est prévu pour l'instant. Mais on verra.
Cela dépend, nous n'avons toujours pas vu la pochette finale.
Donc s'il y a un problème nous allons devoir considérer
une sortie en Mai. Espérons que ce soit bon !!!
Avez-vous au moins entendu le master définitif
?
Oh oui !!! Il sonne vraiment très bien, très puissant,
agressif. Je pense que si vous avez aimé le précédent,
vous allez adorer celui là. Je pense qu'il est plus consistant.
Donc il sera sorti pour que vous puissiez faire
les gros festivals cet été ? Vous serez présent
au Hellfest mais allez vous faire d'autres dates en France ?
On pense faire une tournée en tête d'affiche au printemps.
Nous ne savons pas encore avec qui nous tournerons. Mais j'ai le sentiment
que ce sera soit une tournée au printemps, soit attendre et faire
le Persistence Tour une nouvelle fois. Je ne sais pas. Qu'en pensez-vous
? Que devons nous faire ?
Vous devez faire les 2 bien sur !!! Le Persistence
est très bien car il attire du monde, mais en France, il n'y
a qu'une date à Paris.
Notre tourneur, MAD, est allemand, c'est eux qui organisent le Persitence.
Peut être pensent-ils que d'autres dates en France pour cette
tournée ne sont pas nécessaires. C'est notre gros problème
actuellement. Peut être n'y aura-t-il pas d'autres dates en France.
C'est pour cela que pour nous, il serait plus intéressant de
faire notre propre tournée. Nous adorons faire des dates en France,
comme en Espagne, chose que nous ne faisons pas sur le Persistence.
C'est principalement juste l'Allemagne et le Benelux. C'est la grande
discussion actuellement. Mais si nous faisons notre tournée,
ce sera en Septembre ou Novembre, quelque chose comme ça.
Donc il va falloir attendre l'album, puis le Hellfest,
et ensuite nous verrons bien
Oui. Quand vous sortez un album, c'est comme si tout recommençait.
Il y a tellement de pays dans lesquels nous devons retourner jouer maintenant.
Nous avons ouvert le marché de l'Europe de l'est avec le précédent
album. Nous sommes attendus en Slovénie, Croatie, Roumanie et
en Grèce. Nous avons joués dans ces pays pour la première
fois en soutiens de notre dernier album. Nous devons poursuivre cela.
Mais ce sera une tournée différente car sinon nous devrions
être présents pendant plus de 2 mois et personne ne souhaite
cela. Et nous devons aussi tourner chez nous. Nous devons donc réussir
à tout faire. Nous allons pétré très occupés.
Mais nous l'avons déjà fait auparavant. C'est la vie que
nous avons choisie. Mais les voyages sont durs. Même lorsque nous
étions plus jeunes. Et maintenant je suis un père de famille,
j'ai une femme et 2 enfants. Lou va avoir un bébé en Mai.
Ca va forcement influencer sur nos tournées estivales. Il ne
va pas vouloir voyager trop longtemps. Faire quelques concerts par ci,
par là, pour qu'il puisse être chez lui et aider sa femme
avec le bébé.
Cela doit être de plus en plus difficile
de partir en tournée avec les engagements familiaux ?
Oui. Au moins pour moi, mes deux parents sont maintenant à la
retraite. Ils peuvent donc maintenant nous aider. Mais avant c'était
plus compliqué. Car lorsque j'étai parti en tournée,
ma femme devait tout faire toute seule. Et maintenant qu'elle travaille,
mes parents apportent une aide incroyable
Bonne chance pour votre album et vos tournées,
et merci pour votre temps !
Interview O.S. & Pierre
Traduction Pierre
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