Sick Of It All Interview

Cette interview a été réalisé au Ninkasi Kao par JC pour le magazine Fanfare le 10 Mai 2002. JC et moi avons renconter Lou le chanteur.

Lorsqu'on demande leurs influences à ceux qui évoluent dans le même style aujourd'hui, Sick Of It All est en effet presque toujours cité, aux côtés de Today Is The Day, Straight Ahead, Biohazard ou Madball… Ce quatuor à l'énergie plus que dévastatrice est venu récemment faire un tour en Europe, avec deux concerts en France (dommage !). C'est à Lyon, au Ninkasi Kao qu'on a pu rencontrer Lou Koller. Sympathique et très classe à la fois, le chanteur s'exprime sans retenue ni concession…

JC- Vous faites partie de la scène new-yorkaise. Peux-tu nous expliquer d'où vient le punch de tous ces groupes qui la composent ?

LOU- Je n'en sais rien… Quand on vit à New-York City, on baigne sans cesse dans le stress de la foule et des véhicules. On a l'impression d'être surveillés par les buildings qui nous dominent. Les gens, tous dans leur petite bulle, ne prêtent aucune attention les uns aux autres. On est 10 millions à cohabiter, mais personne ne se parle, personne n'est ouvert aux autres parce que trop pressé. Je pense que c'est là l'une des causes de notre agressivité et qu'en plus le stress de la ville déteint sur notre musique.

JC- Vos textes sont-ils une réaction à ce comportement humain ?

LOU- Complètement. Ils sont surtout tirés d'expériences personnelles. La plupart des personnes que nous rencontrons sont des êtres murés dans leur petit monde virtuel. Ca énerve, on ne peut pas ignorer les autres sans cesse. Il en va de même de la culture, il faut être ouvert d'esprit, s'intéresser aux autres afin de comprendre le monde qui nous entour. Chacun ne voit que sa propre personne : les gens ne sont pas tolérants, puisqu'ils ignorent leurs voisins. Résultat : ils ont peur de l'inconnu, ce qui crée des tensions, puis des conflits.

JC- Ca veut dire que quand on parle de hardcore, on ne parle pas seulement de music ?

LOU- Non. D'ailleurs ce mot a perdu de son sens aujourd'hui. C'était un état d'esprit, une façon de voir la vie en positif. De nos jours, les jeunes sont tous blasés, tristes et sans conviction… Il faut se réveiller !!!

JC- Le public hardcore, comme les autres, ressemble à une masse de clones. Qu'en penses-tu ?

LOU- C'est normal. La mode est un style auquel les jeunes adhèrent sans s'en rendre vraiment compte. Ils imitent les groupes qu'ils aiment et ils pensent se retrouver dans la manière de vivre de leurs idoles. Moi aussi, en mon temps, j'ai eu une crête et des bracelets à clous, mais j'avais 15 ans… Heureusement, il y a toujours ceux qui supportent les groupes pour ce qu'ils sont et non pas parce qu'ils sont à la mode.

JC- Peut-on dire que Sick Of It All fait du Rock'n Roll ?

LOU- Bien sûr, comme tous les groupes de punk, de métal et compagnie… AC/DC, Motörhead, les Bad Brains ou encore Black Sabbath font partie de mes influences et ce sont tous des groupes de Rock'n Roll !

JC- Vous avez traversé de nombreux pays au cours de vos tournées. Quelle est ta position sur la mondialisation ?

LOU- C'est un phénomène surtout économique, mais très difficile à maîtriser. De toute façon, on ne peut pas et il ne faut pas empêcher les différentes cultures d'exister. Il est inconcevable de ne suivre qu'une pensée unique. De nombreuses enclaves subissent des pressions partout dans le monde. Par contre, il ne faut pas se fermer aux autres pour autant. La présence de fanatiques prouve bien que l'ouverture d'esprit n'est pas un réflexe dans toutes les têtes. Ce n'est pas mieux que de suivre la mode universelle, alors que si chacun s'ouvrait vers des cultures inconnues, la compréhension des autres deviendrait un apprentissage très intéressant et des conflits pourraient être évités. Le tout, c'est de ne pas avoir peur des autres.

JC- Sick Of It All est connu partout dans le monde, quels retours avez-vous aujourd'hui concernant votre musique ?

LOU- Au début, notre musique sonnait soi-disant trop " métal ". Aujourd'hui on entend dire qu'on est trop " punk "… Pourtant on a toujours été les mêmes ! C'est bizarre ce qu'il se passe en ce moment : avant, les groupes connus étaient influencés par l'underground et aujourd'hui la tendance s'est inversée. Par exemple, depuis que Korn est sortit, tout l'underground s'est fait un son lourd en se désaccordant…Sick Of It All n'a jamais rien changé : on joue ce qu'on aime !

Lou Koller ne garde évidemment pas sa langue dans sa poche. Il faut dire qu'après 16 ans de carrière, les Sick Of It All n'ont plus rien à prouver… Conscients de l'évolution du Rock et de ses styles assimilés, ils n'ont rien à envier aux groupes actuellement à la mode et sont surtout préoccupés de diffuser un message correspondant à leur manière de voir la vie. L'esprit hardcore est toujours là ! Il se retrouve en concert, propulsé avec une énergie sans limite : Sick Of It All est LE groupe à voir sur scène ! Photos LIVE

Interview JC & O.S.
Traduction JC


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