Peux-tu nous expliquer la nature actuelle des
relations piercing / autorités sanitaires / gouvernement ? Puis
ton action pour l'élaboration de textes législatifs.
Rien n'est fait à ce jour. Nous avons envie que l'ensemble des
procédures avancent pour sécuriser les pratiques. L'important
serait surtout de sensibiliser le grand public à la réglementation
de façon à ce qu'il la revendique lui aussi, puis de réfléchir
à instaurer des structures de contrôle sans décourager
les professionnels, et enfin d'être reconnu voire même agréé
par un organisme de santé publique.
Il
y a 1 an ½ environ, tu as élaboré avec Serge d'ART
3D et le Dr Olivier Rogeaux (président de Réseau Ville
Hôpital de la Savoie [ REVIH 73] et chef du service des maladies
infectieuses CH Chambéry) une charte sur les bonnes pratiques
du piercing pour la Savoie. Peux-tu m'expliquer comment tout cela s'est
passé ?
Suite au souhait de pouvoir proposer à la clientèle une
reconnaissance de nos bonnes pratiques, nous avons entrepris la démarche
suivante : une collaboration totale et claire entre nos professions
et le corps médical soucieux de sécuriser les pratiques.
Nous avons contacté REVIH 73 dans le but de participer à
des réunions traitant des risques liés aux maladies infectieuses
bactériennes et virales (hépatites, VIH
) et le risque
de leur transmission par " piquant, coupant, tranchant ".
Après une série de rencontres avec des professionnels
de la santé et des représentants de l'administration locale
(DDASS, répression des fraudes), ceux-ci se sont déplacés
dans nos studios pour se faire un avis plus précis. Ayant constatés
que nos méthodes d'asepsie et de stérilisation étaient
fiables, nous sommes donc tombés d'accord sur la nécessité
de créer des chartes de bonnes pratiques qui seraient appliquées
dans le département. Nous avons proposé des projets écrits
qui ont été retravaillés de façon à
les finaliser.
Que
signifie la signature de la charte par un professionnel ?
Les professionnels ayant signé se sont engagés à
en respecter les règles. Ainsi, ils acceptent d'être contrôlés
par la DDASS ou la répression des fraudes afin de vérifier
les dates de péremption des produits et des cathéters,
les dates de stérilisation et la mise à jour des fiches,
les procédés d'assainissement de l'air, etc. La signature
de la charte impliquait aussi de suivre une formation sur les bonnes
pratiques du piercing et du tatouage au niveau préparation du
plateau, asepsie, stérilisation.
Quand
la charte est-elle entrée en vigueur ?
Elle est appliquée depuis le 28 janvier 2004. L'adhésion
se fait en deux temps. Tout d'abord, la signature de la charte qui représente
un engagement moral de la part du professionnel, conduisant à
adapter ses pratiques et la structure du studio conformément
aux articles mis en place. Puis, l'attribution de vignettes autocollantes
attestant de contrôles favorables de REVIH 73, la DDASS et la
répression des fraudes.
Et
si le gouvernement propose une réglementation, cela peut-il être
risqué ?
Evidemment car dans ce cas là, les professionnels ne pourraient
pas suivre ce qui provoquerait une augmentation des pratiques sauvages
et du coût de la prestation dû au prix élevé
de l'équipement. L'important serait de mettre en place une réglementation
en consultant les professionnels qui connaissent les problématiques
et les limites de cette profession qui existe et qui doit être
reconnue.
Interview
Anne (Arkam Team)
Traduction Anne
BODY PIERCING INTERNATIONAL
Tel 04 78 23 69 66
Body.Piercing.International@Wanadoo.fr
Vous pouvez également retrouver cette interview dans le numéro
6 d'Alternative
Viscérale.
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