CRAZY GANG TATTOO

Interview Mary
(Body Piercing International)
Cette interview a été réalisé à Roanne en 2005.
Anne a renconté
Mary , perceuse.




Quand, pourquoi et comment t'es-tu lancée dans le piercing?
On peut dire que ça remonte à très très vieux. A l'age de 11-12ans, je commençais déjà à être bien intéressée par le piercing. J'ai commencé à me faire percer, en en parlant pas très fièrement aujourd'hui, au pistolet, partout où je pouvais. A 13-14ans, j'ai rencontré des perceurs qui ont commencé à travailler sur mon visage. A 16ans, je crois que j'avais déjà 15piercing sur le visage. J'ai ensuite commencé à me faire tatouer et j'ai rencontré Nicko, mon tatoueur de Villefranche-sur-Saône, à qui j'ai commencé à raconter mes histoires en disant que pour moi le piercing était tellement beau que c'était impossible d'en faire son métier. Il m'a répondu que si, et que dans son salon il y avait un perceur qui faisait des formations. A partir de ce moment là, j'ai cherché à savoir qui était ce perceur. Je me suis renseignée à droite et à gauche en ayant des réponses un peu négatives. Je me suis accrochée avec un monsieur qui m'a anvoyé paître pendant 2ans en me disant qu'il ne voulait plus former personne. Je pense lui avoir montré mes capacités en m'étant acheté du matériel pour commencer à me percer toute seule, et en lui montrant ma motivation. Petit à petit nous nous sommes fait confiance. Il m'a accordé une formation, du travail. Aujourd'hui, je travaille toujours avec lui ! C'est Bruno de Body Piercing International.

Considères-tu que dans le piercing, c'est comme dans le tattoo, on peut admirer certains perceurs ?
Oui ! J'admire les perceurs qui " mangent piercing ", qui " chient piercing " et qui ne voient que piercing. J'admire les perceurs passionnés c'est-à-dire que rien ne les arrête par rapport à leur travail, ce qui est de plus en plus rare aujourd'hui.

Quelque chose qui a pu te marquer ?
Tout m'a marqué : le Portugal, Albertville, Roanne, Villefranche. Chaque étape est importante. J'ai fait plusieurs boutiques. Dès le début j'ai été plongée dans le travail à donf en suivant Bruno, ce qui m'a permis de voyager. Et même encore aujourd'hui, tout ce que je fais n'est qu'étape.

Considères-tu ce que tu fais comme un art ou comme un métier ?
Comme un art car quand j'ai commencé ça n'était pas un métier ce que je faisais et je ne me rendais pas compte que ça pouvait le devenir. Même encore aujourd'hui je n'ai pas l'impression de travailler car j'ai plaisir à le faire. Pour moi, c'est une passion de laquelle je vis.

On a tous pu remarquer que le piercing a connu un boom ces dernières années. Comment vois-tu cette pratique dans quelques années ?
Commercial ! Le piercing est devenu un commerce alors qu'avant ça ne l'était pas. A l'époque, il y avait un énorme respect envers le perceur. Aujourd'hui, les gens ne cherchent plus à comprendre ce qu'on essaie de leur faire passer, nous, en tant que passionné. C'est devenu " Mac Donalds ". Moi dans ma tête ça ne sera jamais ça. C'est pour ça que ça à beau être un gros boom, j'en rigole.

A l'heure actuelle, qu'est ce que tu préfères dans le piercing ? Qu'est ce qui t'ennui ?
On va commencer par ce qui m'ennuie : c'est l'évolution trop brusque. Avant le piercing était marginalisé. Quelqu'un qui allait se faire percer, c'était quelqu'un qui se démarquait de tout : l'acte en lui-même, le trou. Aujourd'hui la personne arrivera à se démarquer par rapport au choix du bijou. Mais ça n'est plus pareil. Il n'y a plus cette excitation à part quand c'est dans l'extrême. J'aimais bien cet aspect un peu de " chose interdite ". Maintenant c'est donné à tout le monde, c'est devenu complètement esthétique. Il n'y a plus d'extravagance.

Il y a-t-il des piercings que tu refuses ?
Ceux qui sont dangereux ; qui ne tiennent pas. Je ne suis pas là pour prendre le fric aux gens. Je fais du piercing que je suis de A à Z donc pas du piercing que je ne saurais pas soigner. Je fais certains surface sur des amis consciencieux qui le désirent vraiment, sachant qu'on peut les maîtriser, et encore ! Le piercing n'est pas une science exacte.

Que penses-tu des " formations expresses " ?
Pour moi, le piercing c'est dans la peau. On ne décide pas d'être perceur comme ça, un matin en se réveillant. Le piercing c'est une formation et un travail sur le long terme.

Le mot de la fin ?
Il faut arrêter de croire que le métier de perceur est 100% rock'n'roll. Le travail, j'y suis du matin au soir. J'espère que le message que j'arrive à faire circuler dans une petite ville va passer pour marquer la différence entre passionné et businessman. Ce que j'essai de faire tous les jours. C'est pour ça que j'admire les passionnés par rapport à ceux qui vont rentrer le soir et dire " Ouf !J'ai fini ma journée !).


Interview Anne (Arkam Team)
Traduction Anne


Crazy Gang Tattoo
04 77 70 77 87
17 r Bourgneuf 42300 Roanne

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Vous pouvez également retrouver cette interview dans le numéro 6 d'Alternative Viscérale.



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