Chimaira
(Chimaira)
En l'espace de deux albums, Chimaira s'est imposé comme une valeur sûr du catalogue Roadrunner mais aussi et surtout de la scène métal en générale. Le groupe est donc devenu une référence, voire, une influence majeure pour de plus jeunes groupes, et qui suscite même l'admiration de ses propres idoles. Normal quand on voit la qualité de leur précédent opus " The Impossibility Of Reason " et l'accueil plutôt flatteur qu'il a reçu de la part des médias et du public du monde entier.
Restait maintenant au groupe la lourde tâche de confirmer ce " buzz ", chose plutôt difficile quand on a sortit une pièce discographique désormais emblématique.
Alors que la mode semblerait se diriger vers quelque chose de plus " rock ", de plus accessible, ou plus orienté vers l' " émo-mèche-mescouilles " ou vers le " métalcore-mesburnes " (ouais j'aime pas ces appelations de merde !), Chimaira ne se laisse guider que par son instinct et accouche d'un album éponyme un peu " ovni ". Mais pourquoi donc " ovni " ? Et bien tout simplement car nous ne nous attendions vraiment pas à un album comme celui-ci. Voyant quelques petits malins comme ceux de Bleed The Sky s'engouffrer dans leur propre brèche, Chimaira passe la vitesse supérieure et nous propose donc LEUR " Follow The Leader ".
En plus d'évoluer vers quelque chose de tout aussi brutal, Chimaira ne joue pas la carte de la facilité ou de la sécurité, et nous offre quelque chose de plus " barré ", de presque totalement différent, de très travaillé (les titres s'étalent entre 4.43 min pour le plus court jusqu'à 7.36 minutes pour le plus long !). Bien sûr on reconnaît le groupe, mais les structures des morceaux sont beaucoup plus complexes que par le passé, et ce n'est pas rien. Tous les titres sont bourrés de riffs tranchants tous différents les uns des autres, des titres gavés de solos... Bref autant ne pas le cacher plus longtemps, ce disque est un véritable " Kill'em All " des années 2000, un " Reign In Blood " du 21ème siècle... Vous pensez que j'exagère ? Peut-être, mais alors rien qu'un tout petit peu ! Car il y a vraiment du génie là dedans ! Un métal pur résultant d'une mixture des ingrédients de divers styles dont les 6 ont été influencés. C'est donc logiquement que l'on va parfois penser à Metallica comme sur le titre " Salvation " avec son solo de guitare que l'on croirai directement sorti du Black Album des Four Horsemen, quelque petites touches de Slayer par-ci par-là comme sur l'intro batterie/guitare de " Pray For All ", et dont la fin " épique " de ce même titre fait ressurgir l'influence d'un certain Iron Maiden... Vous l'aurez donc compris, ce " Chimaira " est un album riche, très riche même, et tout cela avec la propre identité du combo de Cleveland. Le chant de Mark Hunter est toujours aussi reconnaissable et exemplaire, les samples sont toujours bien présents sur chacun des titres, se voulant comme d'habitude discrets mais non dénoué d'efficacité... Concernant le chant justement, celui-ci se veut beaucoup plus agressif. Peut-être pas agressif, car il la toujours été mais ce style de chant est définitivement beaucoup plus présent que par le passé, laissant moins de place au chant mélodique. On sent nos 6 lascars vraiment vénères et c'est dans cette ambiance très sombre, qui rend même mal à l'aise, que nous voyageons au cours des 10 titres de ce disques. La très belle cover est aussi un bon exemple de l'état d'esprit actuel de Chimaira. Mon enthousiasme face à ce disque est sans limite, mais comment ne pas l'être à l'écoute de titres tels que " Comatose ", " Nothing Remains ", " Left For Dead ",... ou encore " Salvation " et ses parties mélodiques des plus saisissantes qui font littéralement bander les poils des bras ?
Niveau prod. Là aussi tout va bien, Ben Schigel est toujours de la partie et Colin Richardson toujours au mix... on ne va pas changer une équipe qui gagne ! Le seul changement dans l'équipe justement s'est opéré au poste de batteur, avec l'arrivé d'un certains Kevin Talley, petit génie de la batterie, ayant précédemment oeuvré chez Dying Fœtus, Misery Index, et pressentit pour remplacer Paul Bostaph au sein de Slayer. Seul Dave Lombardo a pu lui barrer la route... on ne peut malheureusement rien faire face à Mister Dave ! Kevin Talley a du coup été conseillé à la chimère par Monsieur Kerry King, ce qui est indéniablement un gage de qualité! Et preuve à l'appui, le Kevin en question arrive à faire oublier (Andols Herrick) son illustre prédécesseur haut la main, car tout aussi technique il semble beaucoup plus efficace sur chacune de ses frappes. Vous me direz " ouais mais bon c'est un album..., en studio, tout le monde se démène pour que ça sonne ! ". Oui ce n'est pas faut, mais j'ai pu apprécier les 6 bestiaux en live en juin dernier et ça faisait bien longtemps qu'un groupe ne m'avait pas flanqué une telle calotte !
Pour résumer la chose, ce disque se veut donc moins accessible que ces prédécesseurs et certains d'entre vous émettront quelques réticences aux premiers abords. Car même si je suis devenu un fan inconditionnel de ce disque, je dois bien avouer que les premières écoutes m'ont vraiment déstabilisé. Alors si c'est effectivement le cas, laissez moi vous donner le conseil suivant : ne jugez pas trop vite ce disque et laissez lui le temps de mûrir dans vos esgourdes, et revenez le goûter de temps à autres, vous finirez par vous en délecter.
Chimaira est définitivement un groupe incontournable de la sphère métal, un groupe qui travaille très dur dont chacun de ses membres est excellent dans son domaine, un groupe sans aucuns compromis qui n'a d'autres objectifs que de se faire plaisir. Pour tout cela Chimaira mérite notre plus grand respect et mérite également que vous les découvriez très vite si ce n'est pas encore fait.
Chimaira marque cette année 2005 d'un TRES grand coup !

Kronik Manu

Chimaira : Interview, Photos, Tattoos

Label : Roadrunner Records

Site Web : http://www.chimaira.com


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