« No Heroes » c'est ainsi que se prénomme
le nouveau bébé de Converge.
Après « Jane Doe » et « You
Fail Me » comment les gaillards peuvent-ils encore nous surprendre,
vont-ils même nous surprendre ? Il faut dire que devenu groupe
cult et référence d'une nouvelle scène très
en vogue actuellement, Converge se doit de montrer qui est le maître.
Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on voit les
évolutions de la new scène noise scream qui a pour ainsi
dire tout explorée. Voilà donc un beau défis pour
Jacob Bannon et ses débranchés de collégues.
« No Heroes » commence classiquement devrais-je
dire, de la furie complexe et totalement désorientée,
chose que j'apprécis de moins en moins, et venant de Converge,
je vous avoue que j'attendais beaucoup mieux.
Heureusement l'album prend une autre dimension plus oppressante, avec
des riffs lourds et gras, une saturation extrême des guitares,
sans rappeler la noirceur des groupes de stoner-doom, Jacob pose ainsi
à merveille ces vocalises parfaites en timbre pour la lourdeur
des riffs. Vous avez dit Doom? Est-ce Nate qui a apporté un peu
de son voyage parmis l'univers de Doomriders, son autre groupe (que
je vous conseil par ailleurs)? Et bien oui, on ne peut pas le nier tant
le son de guitare en est parfois proche. Quelques autres ovnis, venant
tout droit des début de la scène, surgissent ça
et là, vifs et incisifs, tranchants comme le noise-scream violent
des année 90, avec une voix crash provenant du fin fond du couloir
de la cave. Bref un bon gros mélange que cet album, qui touche
à tous les courants de la scène scream et noise, comme
une petite bible des évolutions allant vers la fin du style,
le mélange avec le doom. Techniquement toujours aussi redoutable,
mais là n'est pas la question, (technique ne rimant pas avec
qualité, je le rappel), Converge nous surprend donc une fois
de plus et prend la scène à contre pied, réinventant
le style en puisant dans l'ancien comme dans du nouveau, en empruntant
dans les autres styles.
« No Heroes » n'aura certes pas le même
impact que ces prédécésseurs, car il y a peu de
chance qu'il soit compris à sa propre valeur par les acteurs
de la scène actuelle, qui pour beaucoup ne connaissent pas vraiment
les racines du style. Il se peut, et je l'espère, que les jeunes
générations grâçe à cet album découvre
autre chose, ça serait bien...
Kronik O.S.
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