Que
peux-tu nous dire concernant cette nouvelle tournée Européenne?
Vous étiez à Ris-Orangis et Lille, comment était
les shows ?
Ils étaient vraiment bons ! On a commencé en Angleterre,
on est allé en Irlande, et les shows étaient vraiment
excellents là-bas. Partout où l'on a joué, l'énergie
et les gens étaient incroyables, ça nous a vraiment poussé.
C'est donc vraiment cool de jouer en France, il y a toujours de bonnes
réactions.
A
propos de "Roorback", il sonne très "urbain"
avec des influences hardcore, comme s'il sortait tout droit des rues
de New-York. Ce sont tes influences hardcore qui surgissent ?
Définitivement et plus particulièrement sur cet album,
je me suis senti beaucoup plus à l'aise que sur n'importe quel
disque, et tout le monde poussait les autres pour en faire plus à
chaque fois que l'on était en phase d'écriture. C'était
du genre : " Vas-y ! Balances des idées ! ", prendre
la gratte et apporter des riffs basiques, très directs. On a
travaillé dans cette voie et c'est devenu plus direct, plus hardcore
et aggressif. Cela est aussi dû au fait que beaucoup de choses
se passaient à cette époque, nous n'avions pas de maison
de disque, on avait quitté notre management... Il y avait donc
beaucoup d'aggressivité, c'était juste après le
11 septembre, les élections au Brésil, la situation était
assez violente, cela s'est donc ressenti dans les paroles et dans la
puissance de la musique. Et vivre à Sao Paulo, qui est une grande
ville, la 4ème ville du monde, est assez chaotique. Cela m'a
définitivement inspiré dans l'écriture des textes.
Nous avions l'envie de faire différement que sur le précédent
album, " Nation ", pas d'invité sauf un, les chansons
sont plus courtes et directes.
"Roorback"
est le 10ème album de Sepultura depuis "Morbid Visions",
et selon toi quelle est l'évolution la plus importante sur ce
dernier?
Garder le même son dès le local de répèt,
jusqu'à l'enregistrement. D'habitude lorsque l'on fait ça
en répèt, on fini par changer des trucs en studio, beaucoup
de choses. On a vraiment capté le son en répèt,
c'était assez puissant pour que l'on ait pas à changer
quoi que se soit. C'était pour moi la plus grande différence
sur les albums auxquels j'ai pris part. De la démo à la
version finale, ça sonne assez similaire. Nous n'avions pas fait
cela par le passé, on changait pas mal de trucs en studio avec
de nouvelles idées, mais cette fois, c'était direct !
Es-tu
satisfait du résultat après avoir joué ces chansons
live? Y'a t-il quelque chose que tu souhaiterais changer ?
Les chansons de " Roorback " sont incroyables parcequ'elles
se marient à merveille avec les plus vieilles. On savait qu'il
y allait avoir cette réaction en les jouant, les gens sont dedans
immédiatement, plus que pour celles de " Nation " ou
d' " Against ". Toutes les chansons que l'on a joué
de " Roorback " semblent être aimées, on test
toujours quelques chansons et elles sont toutes très bonnes.
On est très heureux du résultat. Et je pense que ça
va allé de mieux en mieux, parceque l'album sort juste.
A
propos de "Under A Pale Grey Sky", qui présente le
dernier concert de Max. Etait-ce le choix de Sepultura de le sortir
ou une idée de Roadrunner ?
C'était définitivement une idée 100% Roadrunner,
nous ne voulions pas qu'il sorte, mais ils voulaient simplement faire
de l'argent (Rires). Même s'il est vieux, pour nous c'était
ridicul et je sais que les autres gars sont un peu énervé
car il ne s'agissait pas de leur meilleur concert de la tournée
" Roots ". Ils n'ont pas eu leur mot à dire concernant
l'artwork, et les gens qu'ils l'ont sorti n'ont rien à voir avec
Sepultura, il était co-produit par quelqu'un que personne ne
connaît.
Cela montre simplement le comportement des gros labels, des majors,
ils n'ont pas de nouvelles idées et veulent faire de l'argent,
vous voyez, les rééditions de ceci, de cela, simplement
parcequ'ils n'ont aucune imagination et ils ont oublié de quoi
il s'agissait. Les labels indé arrivent et sucitent l'intérêt
des gens. Les gens achètent de plus en plus sur les labels indé
simplement parcequ'ils ont une meilleure qualité question musique.
C'est un fait ! Donc pour nous, quitter Roadrunner pour un label qui
semble plus petit était la meilleure chose que nous puissions
faire. Premièrement, on a controle total et secondement, ces
gens n'ont aucun rapport avec le passé de Sepultura. Ils voyent
simplement le passé, ils croient en nous. Ils voulaient nous
signer car ils souhaitaient que nous continuions à sortir de
bons disques. C'est ce dont nous avions besoin, il y avait une collaboration
bien trop longue avec Roadrunner, et le simple fait qu'ils aient sorti
ce truc était une raison de plus pour les quitter. Nous devions
faire un autre album pour Roadrunner, nous avions la possibilité
de le faire, soit de partir. On a décidé de partir. Quel
est l'intérêt de faire un autre album s'ils ne le bosse
pas correctement ? Nous sommes aujourd'hui dans une bien meilleure posture,
les choses se passent bien mieux.
J'ai
lu que c'était Max qui avait choisi le nom "Under A Pale
Grey Sky", c'est curieux de voir que lui ait eu son mot à
dire alors qu'il ne fait plus parti du groupe, et que Sepultura n'a
rien pu dire...
Je ne sais pas, peut-être qu'il la fait... Ce que je sais, c'est
que nous, en tant que groupe, nous ne pouvions dire quoi que se soit.
Ils ont donné une copie a chacun des membres sauf à moi,
je n'en ai pas reçu. C'est la vérité ! C'était
du genre " Le voilà, on va le sortir, peu importe ce que
vous dites ! ". Peut-être ont-ils parlé à Max
vu qu'il est toujours chez Roadrunner, donc peut-être que c'est
arrivé. Mais pas de problèmes ; ils peuvent faire ce qu'ils
veulent, on est plus heureux de pouvoir enfin faire ce que nous voulons
faire, être capable de nous représenter nous-même.
Et j'ai vraiment envie de travailler avec SPV. C'est un label différent
et c'est mieux de travailler avec de nouvelles personnes, de nouvelles
idées. Et jusque là, tout va bien !
A
propos du Brésil, quelles ont été les changements
significatifs depuis l'élection de Lula en tant que Président
et la nomination de son gouvernement ?
Il est actuellement difficle d'avoir un programme massif, il n'y a pas
eu de changements radicaux, ce n'est pas possible au Brésil,
cela causerait beaucoup de confusion, mais c'est bien parceque les gens
ont d'énormes attentes et d'espoirs pour l'avenir. Une autre
excellente idée est l'utilisation de la musique en politique
pour des campagnes sérieuses contre la faim ou le sida. Ils ont
demandé à Sepultura d'utiliser sa musique pour des choses
importantes, ils ouvrent leurs esprits et utilisent différents
moyens de communication avec les gens. C'est pour le moment bien mais
ils ont besoin de plus de temps vu qu'ils qu'ils ne sont en place que
depuis janvier dernier.
Que
penses-tu de la scène Européenne, peux-tu nous citer des
noms de groupes, peut-être même des français ?
Hahaha c'est difficile car les choses changent rapidement. On a passé
énormément de temps à Sao Paolo et beaucoup de
trucs venant d'Europe n'arrivent pas au Brésil. Avant d'être
dans Sepultura j'étais dans un groupe de hardcore et je suis
venu ici en 1993 et la scène hardcore était plutôt
grosse, avec beaucoup de shows, il y avait une scène et je pense
que cela revient. On a joué dans des touts petits endroits surchauffés,
où ça transpirait, sans barrières et c'était
génial. L'énergie, les réactions, la proche interaction
sont plus importants que pour les gros shows. On ressent cela en Europe.
Les gens semblent vouloir cela énormément, plutôt
qu'un flash, un gros show, un festival sur lequel tu vois 20 groupes
et c'est tout. J'aime toujours tourner ici, c'est toujours l'un de mes
endroits préféré de tournée. Si tout va
bien nous serons de retour aussi souvent que nous recevrons d'aussi
bonnes réactions, comme cette fois-ci où c'était
vraiment très bon.
Interview
Tattoo de Derrick
Interview Manu & O.S.
Traduction Manu
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